Alors que sera présenté en Conseil des ministres dans une dizaine de jours, le projet de loi sur la moralisation de la vie politique promis par Emmanuel Macron durant sa campagne, des soupçons d’affaires, concernant les ministres Richard Ferrand et Marielle de Sarnez mettent dans l’embarras le président de la République. Thierry Solère, député (LR) des Hauts-de-Seine, n’a pas souhaité commenter directement ces affaires sur le fond, arguant qu’il n’a pas les éléments pour le faire. En revanche, l’ancien porte-parole de François Fillon, se dit en faveur d’une loi de moralisation sur le principe : « Ce que je crois, c’est que tout ça irrite profondément l’épiderme des Français et rompt le lien de confiance. Donc il est important, s’il y a une nouvelle loi qui permet d’améliorer les choses, qu’elle soit concrète et qu’elle permette que des pratiques légales, mais qui ne sont plus acceptées, n’aient plus lieu demain parce qu’elle deviendraient illégales ».
Quant à savoir s’il soutient la loi de moralisation de la vie publique du gouvernement, Thierry Solère est très clair : « J’attendrai de voir ce qu’il y a dedans, pour ne pas que ce soit un écran de fumée, une loi nouvelle qui n’apporte rien ».
Thierry Solère : « Je voterai toutes les réformes qui vont dans le bon sens »
Pourtant l’élu des Hauts-de-Seine, candidat aux législatives, se veut prêt à soutenir l’action du gouvernement « de manière constructive » : « Je voterai toutes les réformes qui vont dans le bon sens d’où qu’elles viennent (…) Toute mesure qui donnera plus de sécurité, plus de compétitivité économique et plus de renforcement de l’état régalien (…) Parce que l’état de notre pays nous impose que l’on ait des résultats ». Et d’ajouter : « Je préfèrerais toujours mon pays à mon parti (…) Je le dis clairement à mes électeurs, on doit construire et ne pas être dans ces postures d’opposition qui n’ont que trop duré ». « La seule chose qui m’importe est que le pays aille mieux » martèle-t-il encore.
Lorsque l’on parle d’une scission inéluctable du parti LR après tous ses déboires, Thierry Solère tempère : « Bien sûr qu’il y a une crise importante. [Mais] je ne suis pas dans une logique, tout de suite, de se scinder. Je cherche à convaincre et discuter avec mes collègues, en leur disant qu’on est un parti issu du gaullisme, un parti proeuropéen, qui défend des valeurs de liberté économique, d’autorité de l’état. Je ne veux pas que LR soit dans d’autres considérations, sinon on n’est plus LR ».
La campagne présidentielle d’un François Fillon qui s’est accroché à sa candidature, malgré le Penelopegate, a laissé des traces chez les Républicains. Cela reste pour Thierry Solère un « gâchis » : « Les primaires avaient permis de rassembler les conditions de la victoire, et au-delà, la victoire pour le redressement du pays. Et tout ça c’est terminé par une élimination au premier tour ». Mais le député des Hauts-de-Seine a tourné la page et se concentre sur les législatives, lui qui se représente à Boulogne-Billancourt. « Je me sens plus député de Boulogne Billancourt que député LR » déclare-t-il pour clore le débat sur son parti.