La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a assuré ce mercredi à la sortie du Conseil des ministres qu’Emmanuel Macron a acté qu’il n’y avait pour le moment pas « de socle plus large que celui qui est en place aujourd’hui » pour gouverner. Mais, après les consultations des responsables de partis mardi, « le président continue à écouter et à tendre la main ».
Thomas Piketty choisirait Mélenchon en cas de duel Mélenchon / Macron
Par Public Sénat
Publié le
L’économiste Thomas Piketty, conseiller de Benoît Hamon sur les questions européennes, a annoncé ce mercredi qu’il voterait pour Jean-Luc Mélenchon si ce dernier se retrouvait dans un duel face au candidat d’En Marche ! : « [Dans un second tour] Mélenchon/Macron, je pense que je voterais clairement pour Mélenchon (…) A condition qu’il précise son plan A (…) Le problème, c’est qu’il est plus fort sur le plan B, la sortie [de l’Union européenne NDLR] (…) Mélenchon dit qu’il faut menacer tout le monde de sortie si jamais on n’obtient pas ce qu’on veut. Pourquoi pas. Mais à condition d’être très clair sur ce que l’on veut obtenir. Le problème c’est que [avec] le plan A, je ne comprends pas quelle est la gouvernance démocratique qu’il propose pour l’Europe ». C’est pourquoi l’économiste parle de « soutien vigilant » en faveur du candidat de La France insoumise, dans cette hypothèse de second tour : « Un soutien vigilant qui serait d’abord un soutien pour essayer de remplir ce plan A et de faire en sorte que la majorité future ne soit pas là pour faire exploser l’Europe mais soit là pour mettre le vrai plan A sur la table».
Toutefois, l’auteur du livre « Le capital au XXIe siècle » pense « que rien n’est joué » : « Si Hamon arrive devant Mélenchon et est au deuxième tour, Mélenchon se retirera. Et si Mélenchon arrive devant, Hamon se retirera et le soutiendra (…) Laissez quand même les gens voter ».
Et lorsqu’on parle à Thomas Piketty des mauvais sondages de son candidat, il estime que les marges d’erreur ne sont pas suffisamment prises en compte : « Il y a un vrai sujet sur le fait que l’on n’oblige pas les instituts de sondages à révéler leurs soi-disant secrets de fabrication, qui sont des trucs totalement foireux. Qu’on ne les oblige pas à publier uniquement les intervalles de confiance et non pas des points. Cela permet de vendre plus de camelotes ».
Quant aux violentes critiques de Pierre Gattaz, président du Medef, concernant le programme de Benoît Hamon, Thomas Piketty les balaie : « C’est un héritier qui raconte n’importe quoi (…) Heureusement qu’il y a plein de chefs d’entreprise en France qui ne se reconnaissent pas dans ce genre de propos réac et complètements incompétents ».
Jacques Cheminade
Jacques Cheminade, candidat à l’élection présidentielle pour la troisième fois, veut « une vraie Europe » et estime clairement qu’il faut sortir de l’euro. Mais sans que cela soit « le saut dans le vide » : « C’est une politique avec des projets. Avec une Europe qui est une agence pour le numérique, l’agence spatiale, une politique de l’énergie et Erasmus que je veux multiplier par deux pour que les apprentis et les jeunes entrepreneurs y soient. Ça s’est la vraie Europe. C’est l’Europe qui crée et développe des choses. Pas la fausse Europe de monsieur Draghi (…) ou de monsieur Juncker ».
Et de continuer : « C’est une fausse Europe qu’on a. Une Europe relais du monde de Wall Street, de la City. Il faut se battre au cœur du système, contre ce cœur du système et ses intérêts financiers qui sont à Londres, qui sont à New-York et qui spéculent à tout va, au lieu de favoriser l’émission de monnaies pour les peuples ».
Les autres candidats ? « Ils n’ont pas de projets » considère Jacques Cheminade. « Moi, j’ai des projets. Il faut des projets pour les intérêts communs de l’humanité : le développement de l’Afrique, le développement d’une culture des mers, l’économie bleue et puis un programme spatial. Les trois ensemble. Ce sont des programmes qui peuvent réunir l’humanité. Un seul pays ne peut pas faire ces programmes-là, il faut que tout le monde se mette ensemble.
Pour Jacques Cheminade, nous sommes dans une société de « consumation » « qui va dans le mur » : « C’est cela que je combats ».