Quelques centaines de personnes, en grande majorité des cheminots mais aussi des salariés des secteurs santé ou finances publiques notamment, ont manifesté jeudi à Toulouse, dans la cour du Conseil départemental de Haute-Garonne à l'occasion de la visite du Premier ministre, Edouard Philippe.
Peu avant 12H00, les manifestants ont pénétré dans l'enceinte du Conseil départemental, dont les grilles ont été ouvertes, et ont allumé des feux de bengale, alors qu'Edouard Philippe déjeunait avec les membres de la collectivité.
Ils ont été accueillis par un membre du syndicat Solidaires de la collectivité, qui a demandé le retrait du Conseil départemental des forces de l'ordre -nombreuses dans la cour- et la "fin de la casse sociale et de la casse de la SNCF".
"On invite le Premier ministre à venir s'expliquer devant les salariés puisqu'il est venu signer un contrat de maîtrise de la dépense locale avec la métropole de Toulouse", a expliqué à l'AFP Cédric Caubére, secrétaire de l'UD CGT 31.
"Or les besoins sociaux augmentent en permanence et la métropole toulousaine accueille 20.000 habitants nouveaux par an", a-t-il ajouté.
"C'est donc, a-t-il estimé, la déclinaison locale du plan national d'austérité", que le Premier ministre est venu signer.
"Ca fait deux mois qu'on est en lutte et la moindre des choses, c'est faire preuve de pédagogie devant les salariés, qu'il fasse preuve de courage et assume à fond ses réformes", a déclaré pour sa part Karim Souadki, délégué Sud Rail Cheminots à Toulouse.
Dans la matinée, une délégation intersyndicale de cheminots (CGT-UNSA-CFDT-FO) a été reçue pendant près d'une heure par le conseiller Transports du Premier ministre, à la cité administrative de Toulouse.
"Le message de l'intersyndicale était de porter nos revendications", a indiqué Laurent Saint Supéry, secrétaire général CGT Cheminots. "C'est-à-dire, revoir la réforme de fond en comble. En gros: on traite les questions de la dette et de financement, de l'avenir du service public, des petites lignes, le changement du statut de l'entreprise et des cheminots et le fret évidemment".
"On a remis ces sujets sur la table et sans surprise le conseiller n'a fait que tenir la ligne du gouvernement", a déploré M. Saint Supéry. "Mais c'était important de montrer que les cheminots, après deux mois de mobilisation, sont encore mobilisés autour de ces questions-là".
Arrivé mercredi soir, le Premier ministre reste jusqu'à vendredi en Haute-Garonne, dans le cadre des délocalisations de Matignon.