Tourisme : « Cette saison est un pari réussi », affirme Jean-Baptiste Lemoyne

Tourisme : « Cette saison est un pari réussi », affirme Jean-Baptiste Lemoyne

Invité de la matinale de Public Sénat, le secrétaire d’État chargé du tourisme est revenu sur la saison estivale, qu’il juge réussie malgré la pandémie. Certains secteurs et territoires restent en difficulté, mais les dispositifs d’aide devraient être prolongés « au cas par cas ». Le gouvernement présentera un plan de « reconquête du tourisme » fin octobre début novembre.
Louis Mollier-Sabet

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Jean-Baptiste Lemoyne veut se montrer optimiste après 18 mois compliqués – c’est le moins que l’on puisse dire – pour le secteur du tourisme. « « Cette saison est un pari réussi et cela n’avait pourtant rien d’évident avec ce variant delta apparu fin juin » se félicite le secrétaire d’État chargé du Tourisme, qui met en avant l’avancée de la vaccination, la mise en place du passe sanitaire et « la mobilisation des professionnels. »

« C’est l’été bleu blanc rouge qui a marché »

Pourtant, la pandémie est loin d’être terminée, tant sur le plan sanitaire que sur le volet économique, et notamment sur la fréquentation touristique des étrangers en France, un des piliers du secteur. Comme l’on pouvait s’y attendre, les étrangers sont moins venus en France à l’été 2021 que dans des saisons normales. Mais la hausse du tourisme intérieur a compensé les restrictions de voyages internationaux dues à la pandémie : « Dans l’hôtellerie de plein air on a eu plus de Français dans les campings en 2021 qu’en 2019, ce qui a même compensé la baisse de la fréquentation étrangère. »

Plus globalement pour le secrétaire d’État chargé du tourisme, « c’est l’été bleu blanc rouge qui a marché. » L’été « bleu blanc rouge », mais aussi « bleu étoilé » puisque « les Européens de proximité », c’est-à-dire les Belges, les Allemands, les Suisses ou les Hollandais, ont aussi participé à la compensation de l’affaissement du tourisme international. « On voyage de plus en plus en circuits courts » explique Jean-Baptiste Lemoyne, qui poursuit : « Placée au cœur de l’Europe et avec ce qu’elle a à offrir, la France a donc une grande attractivité pour les Européens. »

Côté tourisme étranger, le tableau n’est pas totalement noir non plus, puisque le secrétaire d’État chargé du Tourisme observe tout de même « un frémissement du côté des Américains et des Canadiens. » En revanche, « le fait que les Asiatiques ou les Russes ne soient pas là, pénalise Paris. »

« Les boîtes de nuit ont rouvert avec le passe sanitaire, je ne comprendrais pas que nos télécabines ne puissent pas rouvrir »

Ouverture des remontées mécaniques avec le passe sanitaire cet été ?
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Parce que si Jean-Baptiste Lemoyne estime que la saison est globalement « réussie », certains territoires ont quand même réussi à « tirer leur épingle du jeu » : « Les littoraux ont bien marché comme traditionnellement, la montagne a été un tube de l’été avec plus 25 % de fréquentation pour les Pyrénées. Il y a une envie de s’aérer, de faire de la randonnée, du vélo », explique-t-il par exemple. Le secrétaire d’État chargé du tourisme est revenu plus particulièrement sur la situation du secteur montagnard, particulièrement touché par la 3ème vague à l’hiver dernier, qui avait empêché les remontées mécaniques d’ouvrir.

Pour l’hiver 2021-2022, Jean-Baptiste Lemoyne se montre, là encore, relativement optimiste pour le secteur : « Depuis l’hiver dernier, on a une vaccination très large. On a appris que, le cas échéant, le passe sanitaire pouvait aussi permettre de fréquenter des lieux en toute sécurité. On a désormais des outils. Les boîtes de nuit ont rouvert avec le passe sanitaire, je ne comprendrais pas que nos télécabines ne puissent pas rouvrir. »

Un « plan de reconquête du tourisme » présenté « fin octobre début novembre »

Tourisme en Outre-mer : « Difficile de donner de la visibilité aux acteurs » pour J-B. Lemoyne
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Mais tous les secteurs et tous les territoires ne semblent pas pouvoir bénéficier d’une telle reprise. En ce qui concerne l’Outre-mer par exemple, Jean-Baptiste Lemoyne le concède, la situation est plus compliquée : « Aujourd’hui on est avant tout dans le combat pour retrouver une situation sanitaire la plus normale possible. Cela reste difficile de donner de la visibilité aux acteurs. En juillet et en août ce n’est pas la haute saison aux Antilles. L’impact est fort parce que ça fait 18 mois qu’on est dans cette situation-là. »

De même, certains parcs de loisir ont eu un été difficile : « Les vaisseaux amiraux ont réussi à tirer leur épingle du jeu, mais des plus petites structures ont connu une baisse des fréquentations de 25-30 % liée au passe sanitaire et à la météo maussade de cet été. » Le secrétaire d’État chargé du Tourisme cite d’autres acteurs du secteur, comme les agences de voyages ou l’hôtellerie d’affaires, largement handicapées par les restrictions sur les voyages internationaux.

Mais après le bilan doit venir l’heure des réponses à ces difficultés. « Ce sont des gens qui ont besoin d’un soutien », confirme Jean-Baptiste Lemoyne qui détaille l’action du gouvernement en la matière : « On a continué avec le fonds de solidarité jusqu’au 30 septembre. On va ensuite sur des aides ciblées pour chaque structure avec une prise en charge des coûts fixes. » Et après le 30 septembre alors ? Le secrétaire d’État chargé du tourisme place ses espoirs dans le « plan de reconquête du tourisme » annoncé par Emmanuel Macron en juin dernier. « Fin octobre début novembre nous présenterons des mesures » et « notamment pour les Outre-mer.»

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