Trafic d’influence: un an de prison ferme pour le sénateur Yvon Collin

Trafic d’influence: un an de prison ferme pour le sénateur Yvon Collin

Le sénateur du Tarn-et-Garonne Yvon Collin (ex-PRG) a été condamné vendredi à deux ans de prison, dont un avec sursis, dans une affaire de trafic d’influence dépaysée devant le tribunal correctionnel de Lyon. L’élu de 73 ans, qui siège dans le groupe RDSE au Sénat, a également écopé d’une amende de 50.000 euros et d’une interdiction, pendant trois […]
Public Sénat

Par Héléna Berkaoui (avec AFP)

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le sénateur du Tarn-et-Garonne Yvon Collin (ex-PRG) a été condamné vendredi à deux ans de prison, dont un avec sursis, dans une affaire de trafic d'influence dépaysée devant le tribunal correctionnel de Lyon. L'élu de 73 ans, qui siège dans le groupe RDSE au Sénat, a également écopé d'une amende de 50.000 euros et d'une interdiction, pendant trois ans, d'exercer une fonction publique. Le tribunal a aussi ordonné la confiscation d'une somme de 40.000 euros que la justice reprochait au sénateur d'avoir perçu pour financer une campagne électorale en 2010.

Yvon Collin faisait l’objet d’une enquête, ouverte en novembre 2012, pour corruption dans le cadre du financement d'une campagne électorale. Dans une lettre expédiée à plusieurs destinataires, Jean-Pierre Gonzatti, fonctionnaire de la préfecture du Tarn-et-Garonne, assurait avoir proposé à Yvon Collin de participer au financement d’une campagne électorale à hauteur de 40 000 euros contre un emploi au département pour son neveu. Yvon Collin aurait empoché la somme sans fournir un emploi au neveu de Jean-Pierre Gonzatti. 

Le parquet général de Lyon – où l’affaire a été dépaysée – avait demandé la levée de son immunité parlementaire qui lui a effectivement été retirée en avril 2015 par le bureau du Sénat. Le sénateur du Tarn-et-Garonne demandait lui aussi la levée de son immunité. 

Yvon Collin avait déclaré à l’AFP que cette affaire n’était rien d‘autre qu’un énième affrontement entre lui et son adversaire politique, Jean-Michel Baylet. L’ancien ministre de l’Aménagement du territoire de François Hollande et Yvon Collin sont pourtant d’anciens amis. Jean-Michel Baylet – qui est aussi l’ancien président du Parti radical de Gauche (PRG) – et Yvon Collin (ex-PRG) sont devenus rivaux politiques et ennemis. Lors des sénatoriales de septembre 2014, Yvon Collin avait été élu au premier tour avec des voix de droite. M. Baylet s'était, lui, incliné au second tour face au candidat UMP pour le deuxième siège de sénateur dans la circonscription du Tarn-et-Garonne.

Jean-Michel Baylet avait jugé le cas d’Yvon Collin  « accablant » tout en l’enjoignant d’«assumer les conséquences de ses actes même les plus délictueux. » La thèse du règlement de compte politique avancée par Yvon Collin a rudement été balayée par Jean-Michel Baylet. 

Yvon Collin a annoncé à l'AFP qu'il fera appel de cette décision. Il estime qu'« il n'y a aucune preuve dans ce dossier » et accuse Jean-Michel Baylet d'être « à la manœuvre depuis le départ. »

Dans la même thématique

Trafic d’influence: un an de prison ferme pour le sénateur Yvon Collin
3min

Politique

Un an après la dissolution : « Les Français ont le sentiment que la France fait la planche » selon le politologue Brice Teinturier

Un an après la dissolution voulue par Emmanuel Macron, le paysage politique français semble avoir évolué vers un blocage institutionnel. A l’Assemblée, l’absence de majorité empêche les textes d’être votés. Pire, des motions permettent d’enjamber l’examen à l’Assemblée pour que le débat soit tranché en commission mixte paritaire. Comment la dissolution a-t-elle modifié le fonctionnement des institutions ? C’est la question à laquelle répondent les invités de Rebecca Fitoussi et Jean-Pierre Gratien dans cette émission spéciale sur la dissolution, un an après.

Le

Trafic d’influence: un an de prison ferme pour le sénateur Yvon Collin
4min

Politique

Un an après la dissolution, Gérard Larcher estime que « c'est la présidentielle qui redonnera le nouveau souffle dont nous avons besoin »

Invité de Public Sénat ce vendredi 6 juin, le président du Sénat est longuement revenu sur la situation du pays. À ses yeux, seule la prochaine présidentielle permettra de mettre fin au blocage politique lié à la dissolution. Evoquant également l’urgence budgétaire, il estime que « l’année blanche est une piste sérieuse ».

Le

SIPA_01204192_000001
6min

Politique

Olivier Faure à la tête du PS : « Ce que va montrer le congrès de Nancy, c’est la faiblesse du parti »

Après sa réélection de justesse à la tête du PS, le plus dur commence pour Olivier Faure. Le premier secrétaire va avoir la lourde tâche d’unir un parti divisé, de conserver ses principaux bastions socialistes aux prochaines municipales ou encore de fixer une stratégie pour une candidature crédible à la prochaine présidentielle. Analyse du politiste Pierre-Nicolas Baudot et de l’historien, Alain Bergougnioux.

Le