Il est moins de huit heures ce matin lorsque le trafic s’interrompt sur le tronçon central de la ligne 1, la plus utilisée du métro parisien. Conséquence d’un « incident sur voie », selon la RATP. À quelques kilomètres de là, dans plusieurs gares du RER de la petite couronne de la capitale, des sénateurs du groupe communiste, républicain, citoyen et écologiste (CRCE) vont à la rencontre des usagers et échangent sur les « galères » du quotidien.
Pannes à répétition, incidents techniques, retards et interruption du trafic, le réseau ferré d’Île-de-France est proche de l’asphyxie selon les élus. « Nous nous mobilisons aujourd’hui pour dire notre ras-le-bol. On sait qu’il y a une grosse colère et un gros mécontentement qui s’expriment parmi les salariés qui empruntent ces transports en commun », explique Éliane Assassi, la présidente du groupe. « Nous sommes nous-mêmes des usagers », précise-t-elle.
« Sous-investissement chronique »
Son collègue Pierre Laurent abonde dans son sens. « On est en situation de sous-investissement chronique dans les transports en Île-de-France, il y a des millions de personnes qui en souffrent tous les jours et ce n’est plus supportable », déclare le secrétaire national du PCF, depuis la gare du Nord, la gare européenne la plus fréquentée. « On a pris beaucoup de retard dans les RER qui sont aujourd’hui dans une situation extrêmement difficile », pointe-t-il.
Refusant cette situation, les sénateurs auront l’occasion d’exprimer leur avis cet après-midi au Sénat, au cours d’un débat organisé à leur demande. La ministre des Transports, Élisabeth Borne, sera très certainement interpellée sur ces sujets. « Il faut que l’État et les organisations chargées des transports prennent leurs responsabilités », selon Éliane Assassi, élue de Seine-Saint-Denis. « Ils ne font pas les bons choix ».
Le « scandale » du Charles de Gaulle Express
La création du « Charles de Gaulle Express », cette future ligne qui reliera directement l’aéroport d’Orly à la gare de l’Est, est dans leur ligne de mire. Pour Pierre Laurent, cette décision du gouvernement est un « scandale supplémentaire », puisque cet aménagement ne desservira pas les territoires de Seine-Saint-Denis. « On dit qu’il n’y a pas d’argent, mais on va mettre deux milliards d’euros dans cette affaire qui risque d’être déficitaire. On demande une réorientation de ces sommes ».
Parmi les autres propositions que le groupe pourrait être amené à formuler en fin d’après-midi au Sénat, Éliane Assassi a indiqué qu’il faudrait « peut-être revoir le versement transport par les entreprises », aujourd’hui « trop insuffisant », selon elle.
Transport en Île-de-France : « De l'argent, il y en a », insiste Éliane Assassi
Images : Adrien Develay
Preuve que la question des transports préoccupe les sénateurs, un autre débat, sur la situation et l’avenir de la SNCF, est organisé avant les questions d’actualité au gouvernement, à l’initiative des Républicains.