Travail parlementaire : « J’entends le gouvernement parler de majorité sur des textes depuis juin dernier », regrette Roger Karoutchi
A la sortie de l’hémicycle, en salle des conférences, Roger Karoutchi a commenté les manifestations de Sainte-Soline. Le vice-président (LR) du Sénat, a reconnu être sceptique quant à l’avenir politique du gouvernement d’Élisabeth Borne. 

Travail parlementaire : « J’entends le gouvernement parler de majorité sur des textes depuis juin dernier », regrette Roger Karoutchi

A la sortie de l’hémicycle, en salle des conférences, Roger Karoutchi a commenté les manifestations de Sainte-Soline. Le vice-président (LR) du Sénat, a reconnu être sceptique quant à l’avenir politique du gouvernement d’Élisabeth Borne. 
Henri Clavier

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Ce mercredi, la séance des questions d’actualités au gouvernement s’est, en grande partie, focalisée sur les violences dans les manifestations. Les violences de ce week-end, lors de la mobilisation contre le projet de « méga bassines » à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres, ont particulièrement choqué à droite où le souvenir de Notre-Dame-des-Landes reste vif. Alors que le sénateur écologiste Thomas Dossus a demandé au ministre de l’intérieur d’expliquer ces violences, Roger Karoutchi considère que « les gendarmes à Sainte-Soline étaient là pour protéger », et rappelle que la manifestation était interdite.

Roger Karoutchi « regrette infiniment que des élus avec écharpes soient allés à des manifestations interdites par le préfet »

Roger Karoutchi se refuse donc à qualifier d’échec la stratégie du maintien de l’ordre du gouvernement considérant que « quand vous respectez la loi il y a peu de chances que ça se passe mal ». La sénatrice socialiste Marie-Pierre de la Gontrie a pourtant interpellé le gouvernement sur des témoignages de personnes ayant subi des violences injustifiées. Des allégations de violences policières écartées par Roger Karoutchi : « Qui imagine dans ce pays que les policiers, gendarmes ou militaires se délectent d’aller massacrer un manifestant ? Bien entendu que ça n’existe pas. »

Roger Karoutchi s’est montré critique sur la présence d’élus aux manifestations de Sainte-Soline et « regrette infiniment que des élus avec écharpes soient allés à des manifestations interdites par le préfet ». Un acte présenté par Thomas Dossus comme une démarche de contrôle de l’action du gouvernement, une vision contestée par Roger Karoutchi qui estime que « contrôler l’action du gouvernement ce n’est pas participer à des manifestations ».

« On nous dit constamment qu’on va faire des majorités sur des projets, pour le moment je ne vois rien »

Le soutien au gouvernement pour sa doctrine de maintien de l’ordre a laissé place à une position plus critique sur la capacité d’Élisabeth Borne à gouverner après la réforme des retraites. « J’entends le gouvernement et le président de la République parler de majorité sur des textes depuis juin dernier », soupire Roger Karoutchi. Si le gouvernement n’avait pas vraiment le choix, en l’absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale, le discours de la première ministre peine à convaincre. « On nous dit constamment qu’on va faire des majorités sur des projets, pour le moment je ne vois rien », regrette Roger Karoutchi.

Alors que la réforme des retraites était perçue par la majorité présidentielle comme une possibilité de construire une majorité avec la droite sénatoriale, la méthode ne convainc pas. « Si vous voulez faire avancer les choses, il faut dire aux formations politiques : sur quoi voulez-vous travailler, quels sont les textes que vous souhaitez et dans quelles conditions », critique Roger Karoutchi. Le gouvernement, après avoir eu recours à l’article 49 alinéa 3, n’avait pas manqué de critiquer « l’irresponsabilité » des oppositions. Néanmoins, pour Roger Karoutchi, le gouvernement ne peut pas dire « je fais ce que je veux et je vous demande de bien vouloir le voter ».

 

 

 

Partager cet article

Dans la même thématique

Marseille: Amine Kessaci candidate
4min

Politique

Assassinat du frère d’Amine Kessaci : le militant écologiste engagé contre le narcotrafic était « sous protection policière et exfiltré de Marseille depuis un mois »

Le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. L’hypothèse d’un assassinat d’avertissement est privilégiée et pourrait faire basculer la France un peu plus vers ce qui définit les narco Etats. C’est ce que craignaient les sénateurs de la commission d’enquête sur le narcotrafic. Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci a pu s’entretenir avec lui, ce matin.

Le

Travail parlementaire : « J’entends le gouvernement parler de majorité sur des textes depuis juin dernier », regrette Roger Karoutchi
2min

Politique

Assassinat du petit frère d’Amine Kessaci : revoir le documentaire sur le combat contre le narcotrafic du militant marseillais 

Mehdi, le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. En 2020, c’est l’assassinat de son grand frère Brahim, qui avait conduit le jeune garçon à s’engager en politique. Son parcours est le sujet du documentaire « Marseille, des larmes au combat », Anaïs Merad, à revoir sur Public Sénat.

Le

Travail parlementaire : « J’entends le gouvernement parler de majorité sur des textes depuis juin dernier », regrette Roger Karoutchi
3min

Politique

Projet de loi anti-fraudes : « C’est un objet politique qui vise essentiellement à montrer du doigt la fraude sociale »

Invités sur le plateau de Parlement Hebdo, le sénateur Bernard Jomier (Place Publique) et le député Sylvain Berrios (Horizons) sont revenus sur le projet de loi pour lutter contre les fraudes fiscales et sociales, examiné par la Chambre haute depuis mercredi. La majorité rassemblant les élus de la droite et du centre au Sénat ont affermi le texte en commission, y ajoutant une batterie de mesures qui ne fait pas consensus.

Le

13-UNIS : la course en hommage aux 10 ans des attentats de novembre 2015
5min

Politique

Commémoration du 13 novembre : 10 ans après les attentats, la menace terroriste « s’accroît »

Alors que la France rend hommage aux victimes des attentats de Paris de 2015, le ministre de l’Intérieur a appelé les préfets à « renforcer les mesures de vigilance ». Le procureur national antiterroriste (Pnat) Olivier Christen, indique même que la menace terroriste, jihadiste, d’ultradroite ou émanant d’Etats étrangers « s’accroît ».

Le