Une « guerre civile » qui « couve ». Pour la deuxième fois en l’espace de trois semaines, une tribune signée par des militaires, cette fois en activité, a été publiée dans Valeurs Actuelles. Anonymes, ils dénoncent « le chaos et la violence » et appellent l’exécutif, les parlementaires et les officiers à assurer la « survie du pays ». Plus de 160 000 signatures ont été apposées en signe de soutien, selon un décompte de l’AFP.
Invité de l’émission Audition publique (Public Sénat, LCP-Assemblée nationale, Le Figaro Live), le député la France insoumise Adrien Quatennens a condamné sévèrement cette nouvelle initiative. « L’air de guerre civile qui couve en France, c’est notamment le fait de l’action de ces militaires, de ce qu’ils disent et écrivent », a-t-il réagi, dénonçant la « lâcheté de l’anonymat » mais aussi une opération « fomentée politiquement » par l’hebdomadaire et « les réseaux d’extrême droite qui sont derrière ».
Emmanuel Macron « doit prendre ses responsabilités »
Le député du Nord a, en parallèle, regretté l’attitude de l’exécutif, qu’il considère comme n’étant « pas à la hauteur de ce qu’il faudrait faire ». Au même moment, Jean Castex qualifiait la tribune de « manœuvre politique » de « l’extrême droite », dans une interview à paraître dans Le Parisien. Adrien Quatennens a encouragé l’Elysée à réagir. « Emmanuel Macron, il faudrait qu’il s’en souvienne, est le chef des armées […] Il doit prendre ses responsabilités ». Le parlementaire, proche de Jean-Luc Mélenchon, a estimé que le chef de l’Etat devait intervenir, non seulement, pour les « rappeler à l’ordre », mais aussi pour adresser des « sanctions ». « Un militaire est là pour servir et obéir, pas pour intervenir dans le débat politique », a-t-il martelé.
Saluant l’engagement du général Lecointre, chef d’Etat-Major des armées, lors de la publication de la première tribune, Adrien Quatennens a rappelé que les signataires ne devaient être pas confondus avec la totalité des militaires. « Ces militaires ne représentent pas l’armée républicaine », a-t-il insisté.