Le plan de relance de l’économie française comprendra 3 milliards d’euros pour « le soutien au financement des entreprises », a annoncé Bruno Le Maire, le ministre de l''Économie, des Finances et de la Relance, ce mercredi 13 août dans une interview à Sud Ouest.
« Beaucoup de PME étaient en bonne santé financière avant la crise et auront les ressources pour rembourser leurs prêts. Mais pour certaines, l’endettement est un sujet majeur que nous voulons prendre à bras-le-corps », a-t-il expliqué. Ces entreprises, pour avoir les fonds propres nécessaires, bénéficieront « soit des obligations convertibles, soit des prêts participatifs ».
Les prêts participatifs, une demande du Sénat
« La conversion des Prêts garantis par l'État [PGE] en prêts participatifs était l'une de nos recommandations », réagit Sophie Primas, présidente de la commission des affaires économiques du Sénat. « L'objectif est d'éviter qu'au moment où la demande se relève, les entreprises se retrouvent à devoir régler les PGE, ce qui pourrait entraver leur reprise », poursuit-elle, avant d'ajouter que « le montant de 3 milliards d'euros annoncé pour soutenir des TPE-PME me paraît approprié ».
Le 24 juin, la commission avait formulé 170 propositions pour la relance économique. Le plan de relance gouvernemental, dont le budget annoncé est de 100 milliards d’euros, doit être présenté le 25 août.
Certaines mesures devront attendre la fin de l'année
Ce plan sera adossé au budget de l’État pour 2021. Celui-ci sera adopté par l'Assemblée nationale en décembre, et ne fera pas l'objet d'un quatrième projet de loi de finances rectificative (PLFR). « Lors du troisième PLFR, en juillet, un certain nombre d'enveloppes du plan de relance ont été ouvertes, mais d'autres non », rappelle Sophie Primas.
En juillet, le rapporteur général du budget au Sénat, le sénateur LR Albéric de Montgolfier, regrettait d'ailleurs « un désaccord sur le tempo du plan de relance ».
Mettre les organismes territoriaux dans la boucle
« Si les mesures sur la rénovation énergétique avaient été ouvertes plus tôt, je ne dis pas que cela aurait immédiatement relancé l'économie, mais cela aurait donné davantage de visibilité, un signal, et la pause estivale aurait peut-être été l'occasion d'enclencher des réflexions, et des demandes de devis », poursuit la sénatrice LR des Yvelines.
Sophie Primas conclut en formulant ces vœux : « J'aimerais que ces dispositifs soient déployés au plus proche des entreprises, via les organismes territoriaux, afin que leur mise en œuvre soit la plus souple possible. »