Trottinettes, AirBnb : Hidalgo demande des outils contre « l’anarchie »
La maire de Paris, à l’occasion de la 19e Conférence des villes, réclame une évolution des compétences dévolues aux maires, afin de réguler et mieux encadrer le développement parfois « anarchique » des services proposés par les plateformes numériques.

Trottinettes, AirBnb : Hidalgo demande des outils contre « l’anarchie »

La maire de Paris, à l’occasion de la 19e Conférence des villes, réclame une évolution des compétences dévolues aux maires, afin de réguler et mieux encadrer le développement parfois « anarchique » des services proposés par les plateformes numériques.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Des milliers de trottinettes électriques apparues en quelques mois dans les rues de la capitale. Un service de location touristique – Airbnb – qui déstabilise le secteur hôtelier et l’offre de logements dans les grandes agglomérations. L’irruption et la croissance fulgurante des plateformes numériques ont souvent laissé les municipalités désarmées. À l’ouverture du congrès annuel de France urbaine, l’association regroupant les élus des plus grandes municipalités et agglomérations françaises, la maire de Paris Anne Hidalgo a défendu la nécessité, selon elle, d’adapter la loi en fonction de la réalité des territoires et de réactualiser les pouvoirs du maire.

« Il faut que les maires puissent avoir des outils qui leur permettent d’agir. Nous sommes souvent confrontés en première ligne à des phénomènes qui n’existaient pas avant […] Il ne faut pas attendre que la loi reconnaissance un sujet nouveau pour qu’ensuite elle nous donne la compétence », a demandé la maire de la capitale. L’exemple le plus criant reste sans doute les trottinettes électriques, arrivées pour la première fois à l’été 2018. Aujourd’hui, elles sont 45.000 dans les rues de la capitale. « Il y a plus d’une dizaine d’opérateurs d’un free-floating qui envahit tout », précise Anne Hidalgo. Moins d’un an après, les outils juridiques manquent toujours à l’appel pour réguler la situation dans l’espace public.

La loi d’orientation des mobilités (LOM) va donner aux maires la compétence d’agir. Mais son examen n’est pas encore terminé au Parlement : une nouvelle lecture est prévue au Sénat prochainement, après l’adoption ce mardi à l’Assemblée nationale. Le décret d’application est encore loin.

Airbnb : « Ce qui se passe dans certaines grandes villes n’est plus acceptable »

Sur le front du logement, Anne Hidalgo fait remarquer sur la situation « ne se pose pas de la même manière » entre les petites villes et les métropoles. « La loi doit pouvoir faire des différences », insiste-t-il, remerciant au passage le ministre Julien Denormandie et son prédécesseur Jacques Mézard pour le rétablissement de l’encadrement des loyers à Paris.

À Paris, c’est justement l’explosion du nombre de locations gérées par la plateforme Airbnb et ses concurrents qui est jugée responsable de la hausse des prix de l’immobilier, une entrave selon elle, à la qualité de vie. « Ce qui se passe dans certaines grandes villes sur le front des plateformes de type Airbnb n’est plus acceptable », martèle Anne Hidalgo, qui parle d'un « développement industriel totalement anarchique ». « Elles nous ont fait disparaître 26.000 logements dans les arrondissements du centre. »

Là aussi, il faut « adapter » les réponses en fonction des territoires, demande la maire de Paris. Car le développement de la plateforme a des impacts différents suivant les villes. Certaines communes ont finalement trouvé leur compte avec Airbnb, qui a redynamisé le tourisme local.

À quelques jours du début de l’examen au Sénat du texte « engagement et proximité », qui entend redéfinir certaines compétences municipales, Anne Hidalgo demande que les « outils à la disposition des villes puissent évoluer » dans ce nouvel acte de décentralisation, promis par le gouvernement.

Partager cet article

Dans la même thématique

Fesneau ok
4min

Politique

Taxe sur les multinationales : « Je ne vais pas voter un budget bolchevique », prévient Marc Fesneau, président du groupe Modem

Dans la foire aux amendements du budget 2026, c’est peut-être la taxe de trop pour la majorité relative. Le président du groupe Modem de l’Assemblée dénonce « la démagogie totale » du PS, qui a voté un amendement LFI sur la taxation des multinationales. Elle rapporterait 26 milliards d’euros. Dans ces conditions, il ne voit plus de raison de négocier avec le PS, et prévient : « On ne votera pas » le budget s’il reste en l’état.

Le

Trottinettes, AirBnb : Hidalgo demande des outils contre « l’anarchie »
2min

Politique

Taxation des plus riches : « Si la réponse n’est pas positive, Monsieur Lecornu ne durera pas, il le sait », prévient Patrick Kanner 

A l’occasion des questions d’actualité au gouvernement, le premier ministre a exprimé ses réticences concernant la taxation du patrimoine professionnel. Le patron des sénateurs socialistes, Patrick Kanner, met en garde le gouvernement et demande « de la justice fiscale pour épargner les Français les plus modestes ».

Le