Troussel demande à l’exécutif de remettre sur la table ses propositions pour les départements

Troussel demande à l’exécutif de remettre sur la table ses propositions pour les départements

Le président (PS) du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, demande au Premier ministre Édouard Philippe de remettre sur la table « les propositions qu’il a brutalement retirées » lorsque les départements se sont opposés à la signature des contrats financiers avec l’État.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le torchon brûle toujours entre les élus locaux et le gouvernement. Les premiers accusent le second de remettre en cause la décentralisation. Réunis à Marseille, à l’occasion du congrès des Régions de France, les grandes associations d’élus des collectivités entendent faire front commun pour défendre les « libertés locales » et lancer ce mercredi soir un « grand appel de la relance de la décentralisation ». « C’est une grande première finalement, qu’au-delà des sensibilités politiques, les trois niveaux de collectivités locales […] se réunissent pour dire : ça suffit », explique ce matin le président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, le socialiste Stéphane Troussel.

« Cela finira par une jacquerie », met en garde ce matin François Baroin, le président de l’Association des maires de France (AMF), dans Nice Matin. « Il a raison », salue le président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, le socialiste Stéphane Troussel, vent debout lui aussi contre l’attitude du gouvernement depuis plusieurs mois.

« Tentation permanente de placer les collectivités à nouveau sous tutelle »

« Cette tentation permanente de placer les collectivités territoriale à nouveau sous tutelle c'est non seulement un mauvais coup porté à la décentralisation, mais c'est aussi à contre-courant de l'histoire », a-t-il déclaré sur notre antenne.

Si le gouvernement assure qu’il a mis un terme à la spirale de la baisse des dotations, Stéphane Troussel considère que la contractualisation financière à venir entre l’État et les collectivités produira les mêmes résultats. « C’est une manière de continuer, d’imposer une certain nombre de baisses de dotations ». Les départements ont d’ailleurs refusé à l’unisson de signer ces nouveaux engagements de limitation des dépenses.

À la tête d’un des départements les plus pauvres du pays, Stéphane Troussel attend toujours l’État au tournant sur le financement des allocations de solidarité ou sur le dossier des mineurs isolés, deux questions qui sont à la charge des départements. Aujourd’hui, il demande au Premier ministre « a minima de remettre sur la table les propositions qu’il a brutalement retirées » lorsque les départements ont entamé leur fronde.

Stéphane Troussel ne veut pas qu’Édouard Philippe vienne les « poches vides » à Marseille

Cet été, ils s’étaient retirés de concert avec l’AMF et les Régions de France de la Conférence nationale des territoires, cette interface de dialogue entre les collectivités et l’État, née au début du quinquennat et qui a désormais du plomb dans l’aile. « Si on est dans la même situation que cet été, je ne vois pas pourquoi il faudrait à nouveau participer », prévient Stéphane Troussel. « Il ne suffit pas de proclamer que le gouvernement revient à la table des négociations ».

Le Premier ministre doit d’ailleurs se rendre ce jeudi au congrès des Régions de France. « Il était déjà venu à Marseille l’an dernier au congrès de l’Assemblée des départements de France et il était venu avec les poches vides. S’il vient avec les poches vides, il lui arrivera à peu près la même chose, c’est-à-dire une grande déception des élus locaux », avertir le président de la Seine-Saint-Denis.

Dans la même thématique

Troussel demande à l’exécutif de remettre sur la table ses propositions pour les départements
3min

Politique

Droits de douane : « Trump va finir par se calmer » pour Pascal Lamy

Les décisions de Donald Trump d’augmenter les droits de douane ont bouleversé les marchés financiers. Pascal Lamy, ancien directeur de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), président du Forum de Paris sur la paix, et coordinateur des instituts Jacques Delors, analyse le phénomène sur le plateau d’Ici L’Europe, interrogé par Caroline de Camaret.

Le

FRA – PARIS – GARE SAINT LAZARE
9min

Politique

SNCF : faut-il limiter le droit de grève, comme l’a déjà adopté le Sénat ?

Alors que la grève se profile à la SNCF pour le pont du 8 mai, le ministre des Transports, Philippe Tabarot, soutient toujours le texte du centriste Hervé Marseille, dont il était rapporteur, qui encadre le droit de grève lors des départs en vacances ou jours fériés. « On tirera les enseignements, une fois ce conflit passé, de ce qui peut être amélioré », soutient le ministre. Mais « à court terme, la PPL n’est pas inscrite à l’ordre du jour », selon son entourage.

Le