Politique
Une réunion des parlementaires soutiens du gouvernement est prévue avec Matignon mercredi 27 août prochain pour préparer l’examen du prochain budget. François Bayrou espère ensuite convaincre les députés socialistes de ne pas censurer.
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Par Public Sénat
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Le torchon brûle toujours entre les élus locaux et le gouvernement. Les premiers accusent le second de remettre en cause la décentralisation. Réunis à Marseille, à l’occasion du congrès des Régions de France, les grandes associations d’élus des collectivités entendent faire front commun pour défendre les « libertés locales » et lancer ce mercredi soir un « grand appel de la relance de la décentralisation ». « C’est une grande première finalement, qu’au-delà des sensibilités politiques, les trois niveaux de collectivités locales […] se réunissent pour dire : ça suffit », explique ce matin le président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, le socialiste Stéphane Troussel.
« Cela finira par une jacquerie », met en garde ce matin François Baroin, le président de l’Association des maires de France (AMF), dans Nice Matin. « Il a raison », salue le président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, le socialiste Stéphane Troussel, vent debout lui aussi contre l’attitude du gouvernement depuis plusieurs mois.
« Cette tentation permanente de placer les collectivités territoriale à nouveau sous tutelle c'est non seulement un mauvais coup porté à la décentralisation, mais c'est aussi à contre-courant de l'histoire », a-t-il déclaré sur notre antenne.
Si le gouvernement assure qu’il a mis un terme à la spirale de la baisse des dotations, Stéphane Troussel considère que la contractualisation financière à venir entre l’État et les collectivités produira les mêmes résultats. « C’est une manière de continuer, d’imposer une certain nombre de baisses de dotations ». Les départements ont d’ailleurs refusé à l’unisson de signer ces nouveaux engagements de limitation des dépenses.
À la tête d’un des départements les plus pauvres du pays, Stéphane Troussel attend toujours l’État au tournant sur le financement des allocations de solidarité ou sur le dossier des mineurs isolés, deux questions qui sont à la charge des départements. Aujourd’hui, il demande au Premier ministre « a minima de remettre sur la table les propositions qu’il a brutalement retirées » lorsque les départements ont entamé leur fronde.
Cet été, ils s’étaient retirés de concert avec l’AMF et les Régions de France de la Conférence nationale des territoires, cette interface de dialogue entre les collectivités et l’État, née au début du quinquennat et qui a désormais du plomb dans l’aile. « Si on est dans la même situation que cet été, je ne vois pas pourquoi il faudrait à nouveau participer », prévient Stéphane Troussel. « Il ne suffit pas de proclamer que le gouvernement revient à la table des négociations ».
Le Premier ministre doit d’ailleurs se rendre ce jeudi au congrès des Régions de France. « Il était déjà venu à Marseille l’an dernier au congrès de l’Assemblée des départements de France et il était venu avec les poches vides. S’il vient avec les poches vides, il lui arrivera à peu près la même chose, c’est-à-dire une grande déception des élus locaux », avertir le président de la Seine-Saint-Denis.
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