Ukraine dans l’UE : « Le logiciel des Vingt-Sept est bouleversé », pour le président de la commission des Affaires européennes du Sénat

Ukraine dans l’UE : « Le logiciel des Vingt-Sept est bouleversé », pour le président de la commission des Affaires européennes du Sénat

En visite à Kiev, Emmanuel Macron et les dirigeants allemand, italien et roumain se sont prononcés pour l’octroi « immédiat » à l’Ukraine du statut officiel de candidat à une adhésion à l’Union européenne. Jean-François Rapin, président LR de la commission des affaires européennes du Sénat rappelle qu’aucun pays en guerre n’a intégré l’Union jusqu’à présent.
Simon Barbarit

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Emmanuel Macron a confirmé au président Zelensky qu’il soutenait la candidature « immédiate » à l’adhésion de l’Union Européenne de l’Ukraine tout en rappelant que le « chemin serait long ».

Emmanuel Macron est dans son rôle. Tout comme le président du Sénat, Gérard Larcher l’était lorsqu’il a dit au président de la Rada (le Parlement ukrainien) que l’Ukraine devait intégrer dans les meilleures conditions possibles l’Union européenne. Ce statut de candidat nécessite l’unanimité des Etats membres du Conseil européen qui se tiendra la semaine prochaine, le 23 et 24 juin.

> > Lire notre article. Ukraine : Gérard Larcher annonce qu’il se rendra « prochainement » à Kiev

Des Etats membres y sont-ils opposés ?

Les négociations sont en cours. Je ne connais pas la position de la Hongrie sur ce point. Pour tout vous dire, lundi soir au Sénat, une réunion préparatoire au Conseil Européen était prévue avec Clément Beaune, (ministre délégué auprès de la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères). Elle a finalement été reportée, probablement en raison des élections législatives. (Clément Beaune est candidat dans la septième circonscription de Paris NDLR).

Le président Zelensky a indiqué que l’Ukraine est « prête » à travailler pour devenir « membre de plein droit ». Mais le processus d’adhésion prend des années et nécessite des conditions. L’Ukraine pourrait-elle bénéficier d’un statut particulier ?

Il peut y avoir des procédures un peu accélérées. Mais les traités ont fixé des règles. Les pays candidats doivent intégrer des acquis législatifs, des transpositions en droit national d’un certain nombre de directives. Au fur et à mesure, les pays candidats doivent présenter des garanties économiques, une justice impartiale, la liberté de la presse, l’état de droit en général… Mais le logiciel européen est en train d’être bouleversé depuis la guerre en Ukraine.

Jusqu’à présent l’Union Européenne n’a jamais intégré un pays en guerre. Et cette adhésion reporterait la frontière européenne au niveau de la Russie. Ce sont deux sujets à prendre en compte.

Ce changement de logiciel, n’est-ce pas la « communauté politique européenne » qu’a proposée Emmanuel Macron le mois dernier ?

Il faut la définir. Ce ne peut pas être que des mots, une salle d’attente pour les pays qui veulent intégrer l’UE. Je rappelle qu’il existe déjà un partenariat oriental (qui vise à renforcer l’association politique et l’intégration économique de six pays d’Europe orientale NDLR) entre l’Union et certains pays, dont l’Ukraine d’ailleurs. Le président du Conseil Européen, Charles Michel évoque, lui, une communauté géopolitique européenne. Tout l’enjeu sera d’organiser les règles entre un bloc composé de pays qui en font partie de l’Union et d’autres qui ne le sont pas.

> > Lire notre article. Macron à Kiev : « C’est aussi un exercice de com’ bien sûr, mais il ne faut pas en occulter l’importance » selon la sénatrice PS Hélène Conway-Mouret

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