Ukraine : Gérard Larcher annonce qu’il se rendra « prochainement » à Kiev
À l’occasion d’une conférence de presse donnée aux côtés de Rouslan Stefantchouk, le président du parlement ukrainien en déplacement en France, Gérard Larcher a indiqué son intention d’effectuer une visite à Kiev. Le président du Sénat milite également pour que l’Ukraine obtienne le statut officiel de candidat à l’adhésion à l’UE, à l’issue du sommet européen des 23 et 24 juin.
Gérard Larcher, le président du Sénat, se rendra en Ukraine à l’invitation de Rouslan Stefantchouk, le président de la Rada, le parlement ukrainien. « J’ai accepté son invitation, je me rendrai à Kiev prochainement », a-t-il indiqué, mardi 7 juin, au cours d’une conférence de presse conjointe avec son homologue ukrainien, en visite à Paris. Le président Larcher a évoqué un déplacement de « quelques jours », sans donner plus de détails sur un calendrier qui reste à fixer.
Rouslan Stefantchouk était reçu ce mardi au Sénat, à l’invitation de Gérard Larcher, « après un peu plus de 100 jours de guerre, et pour que l’on ne s’habitue pas à cette situation », a fait valoir le deuxième personnage de l’Etat. « Nous devons rester attentifs », a-t-il souligné, tout en se félicitant de l’accueil réservé à l’Ukrainien par les sénateurs français de tous bords politiques. « Nous avons voulu montrer combien, au Sénat, le soutien à l’Ukraine s’exprime sans ambiguïté. »
Un soutien à la candidature européenne de l’Ukraine
Vêtu d’une tenue militaire kaki, arborant au bras gauche un écusson aux couleurs de son pays, Rouslan Stefantchouk était reçu par Gérard Larcher un peu plus de deux mois après l’adresse du président ukrainien Volodymyr Zelensky aux parlementaires français. Les deux hommes se sont entretenus pendant deux heures, évoquant notamment la lutte contre les attaques russes, le rôle de la Cours pénale internationale face aux crimes de guerre commis en Ukraine, la mise en place d’un cessez-le-feu ouvrant la voie à des négociations de paix ou encore le défi de la reconstruction. Mais surtout, il a été question de l’intégration européenne et de l’attribution du statut de candidat à l’Ukraine.
Bruxelles doit se prononcer sur le dossier d’adhésion déposé en avril par Kiev, dans la foulée d’un sommet européen prévu les 23 et 24 juin prochains. Une candidature activement soutenue par Gérard Larcher : « Ce statut de candidat, nous y tenons ! », a-t-il martelé. « L’Ukraine a écrit en lettres de sang plusieurs des conditions exigées au statut de candidat. » De son côté, Rouslan Stefantchouk a tenu à faire valoir la destinée européenne de son pays : « Je vous demande de ne pas baisser le niveau de votre soutien, et de comprendre que l’Ukraine défend aussi l’Europe », a-t-il plaidé devant un parterre de sénateurs et de journalistes réunis au Palais de Luxembourg. « L’Ukraine, c'est l’Europe. Je vous demande de nous ouvrir la porte, et d’accepter mon pays au statut de candidat. »
« Si nous ne pouvons pas adhérer à l’UE, nous sommes prêts à examiner d’autres options »
Le 9 mai dernier, lors de son adresse aux Parlementaires européens dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’UE, Emmanuel Macron a reconnu qu’un processus d’adhésion prendrait certainement « plusieurs années ». Il a toutefois évoqué la création d’une « communauté politique européenne » réunissant des Etats non-membres. « Cette organisation européenne nouvelle permettrait aux nations européennes démocratiques adhérant à notre socle de valeurs de trouver un nouvel espace de coopération politique, de sécurité, de coopération », a expliqué le chef de l’Etat. « Si nous ne pouvons pas adhérer à l’UE, nous sommes prêts à examiner d’autres options », a commenté le président de la Rada.
« Ne pas humilier la Russie », les propos polémiques d’Emmanuel Macron
Les relations entre Paris et Kiev se sont quelque peu tendues ces derniers jours, alors qu’Emmanuel Macron, qui tient à maintenir le dialogue avec Vladimir Poutine, a réitéré son appel à ne « pas humilier la Russie » dans un entretien accordé à différents quotidiens régionaux et publié samedi dernier. « Les appels à éviter d’humilier la Russie ne peuvent qu’humilier la France […] Nous ferions tous mieux de nous concentrer sur la façon de remettre la Russie à sa place », a fait savoir dans la foulée Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne. Un peu plus tard, dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, c’est le président Zelensky qui a dénoncé les exactions russes comme « une humiliation pour le monde entier ».
« Nous comprenons que le président Macron souhaite garder une chance pour la diplomatie. Nous aussi nous souhaitons garder une chance pour la diplomatie. Mais avec chaque Marioupol, chaque Boutcha, chaque Irpin… ces chances s’amenuisent », a estimé Rouslan Stefantchouk ce mardi (voir la vidéo en tête d'article), qualifiant l’invasion russe de « génocide ». Il a néanmoins salué le soutien accordé par la France à son pays depuis le début du conflit. « Nous ne jugeons pas les gens sur leurs paroles mais d’après leurs actes. Ce qui compte pour nous, c’est que la France soit devenue l’un des leaders en matière de fournitures d’armes, et qu’elle accueille 85 000 réfugiés ukrainiens sur son territoire. »
La réunion à l’Elysée n’a pas abouti sur un accord. Mais avec des lignes rouges qui peuvent paraître très éloignées, la sortie de crise semble encore lointaine. Un début de rapprochement émerge cependant sur la méthode, autour du non-recours au 49.3.
Depuis la chute de Bachar Al-Assad, certaines déclarations de responsables politiques conciliant avec le régime dictatorial refont surface. En octobre 2015 par exemple dans l’émission « Preuves par 3 » sur Public Sénat, Jean-Luc Mélenchon estimait que les bombardements russes et syriens faisaient partie d’une guerre nécessaire contre les rebelles.
Reçus par Emmanuel Macron ce mardi, avec d’autres formations politiques à l’exception de LFI et du RN, socialistes et écologistes se sont engagés, s’ils accèdent au pouvoir, à ne pas utiliser le 49.3 à condition que les oppositions renoncent à la motion de censure. « Ça a été repris par Horizons, par le MoDem », a assuré Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS.
À la sortie d’une réunion avec les partis, hors LFI ou RN, le patron des députés de la Droite républicaine insiste à nouveau sur la nécessité d’aboutir à un accord de non-censure pour qu’un gouvernement survive. Il maintient sa ligne rouge : la droite ne veut ni ministres issus de la France insoumise, ni application du programme du Nouveau Front populaire.
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Des amours en fuite, avec Jean-Pierre Montal et Bernard Comment
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