En cette période de Salon de l’Agriculture, la droite sénatoriale s’alarme des conséquences pour le secteur de la guerre en Ukraine. Lundi, la candidate LR à la présidentielle, Valérie Pécresse avait brocardé, depuis la porte de Versailles, la stratégie « Farm to fork » (de la ferme à la fourchette) portée par la commission européenne et adoptée par le Parlement de Bruxelles. Ce plan prévoit notamment de réduire de moitié l’usage de pesticides et de 20 % celui des engrais, à baisser de 50 % les ventes d’antimicrobiens pour les animaux d’élevage et de consacrer un quart des terres cultivées à l’agriculture biologique.
Dans un courrier envoyé ce jeudi à Ursula von de Leyen, Sophie Primas (LR), présidente la commission des affaires économiques du Sénat et Jean-François Rapin (LR), président de la commission des Affaires européennes du Sénat, demandent à Bruxelles de prendre deux mesures d’urgence. « Nous demandons la suspension de la mise en jachère de 4 % de nos terres agricoles prévue dès cette année dans le cadre du programme « Farm to fork. La Russie et l’Ukraine représentent 30 % du marché mondial du blé. Nous allons avoir énormément de tension sur ce marché, en particulier en Afrique et au Moyen Orient. Il faut stopper cette stratégie qui va vers une décroissance agricole », explique Sophie Primas.
Les deux commissions du Sénat demandent également la fin de l’indexation du tarif de l’électricité sur celui du gaz. Dans le système actuel, toute hausse des prix du gaz se répercute sur l’électricité. Et dans le cas de la France, sur l’électricité nucléaire décarbonée. Bien avant l’invasion russe, le gouvernement avait également dénoncé le fonctionnement du marché européen de l’énergie.