Un air de printemps pour le PS ?
Avec une élection interne sans bavure et une victoire nette à la législative partielle de Haute-Garonne, le PS connait-il un léger redoux ? Certains veulent y croire mais d’autres, plus prudents, estiment que le parti est encore « en convalescence ».  

Un air de printemps pour le PS ?

Avec une élection interne sans bavure et une victoire nette à la législative partielle de Haute-Garonne, le PS connait-il un léger redoux ? Certains veulent y croire mais d’autres, plus prudents, estiment que le parti est encore « en convalescence ».  
Public Sénat

Par Héléna Berkaoui

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

« Penser printemps » se plaît à répéter le président de la République, empruntant ainsi la formule du philosophe Alain. Mais l’incantation de l’ancien ministre de l’Économie de François Hollande ne trouve visiblement que peu d’échos chez ses éphémères collègues socialistes. « Au mois de mai, juin dernier, nous étions plutôt en soins intensifs, nous sommes dans une phase de réanimation et je pense que nous commençons à avoir peut-être la convalescence mais la convalescence ce n’est pas la totale guérison, ce n’est qu’une étape », examine le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner.

« Il y a encore beaucoup de travail pour reconquérir le cœur des Français »

Le sénateur du Nord se félicite néanmoins de la « belle campagne interne » qui a mobilisé quelque 40 000 militants socialistes et de la victoire de Joël Aviragnet à la législative partielle de la 8e circonscription de Haute-Garonne. Avec 70,31 % des voix le socialiste a largement distancé le candidat de la République en marche, Michel Montsarrat (29,69%). Pas de quoi soulever une vague de triomphalisme. « Soyons très prudents, je pense qu’il y a encore beaucoup de travail pour reconquérir le cœur des Français », tempère Patrick Kanner.

« C’est le bourgeon d'un printemps de la renaissance socialiste »

« C’est le bourgeon d'un printemps de la renaissance socialiste », s’enflammait David Assouline sur Parlement hebdo, vendredi dernier. Après la victoire par 49,75 % des voix pour la motion d’Olivier Faure, le sénateur socialiste de Paris ne boude pas son plaisir. « Il faut être humble, faire de nouvelles propositions » et « repenser les outils de la solidarité sociale », affirme-t-il toutefois. « Olivier Faure sera confirmé le 29 mars prochain dans un climat apaisé au sein du Parti socialiste », constate également Patrick Kanner qui a activement soutenu le hollandais, Stéphane Le Foll. Néanmoins, le sénateur du Nord attend qu'Olivier Faure « quitte ses fonctions de président de groupe à l’Assemblée nationale » et qu'il programme des « réunions de travail pour pouvoir harmoniser nos positions politiques ».

« Ce n’est pas à partir de ce Congrès d’Aubervilliers que nous allons faire notre refondation mais c’est bien à partir des territoires », prévient quant à lui, le sénateur Xavier Iacovelli qui s’inquiète déjà des prochaines élections municipales. Lui qui a soutenu le député Luc Carvounas - nettement plus à gauche depuis sa rupture avec Manuel Valls – « attend une vraie action à la fois de rassemblement mais aussi un positionnement clair vis-à-vis du gouvernement ».

« On va prendre notre place (dans le parti) mais sans mettre notre drapeau dans la poche »

Même son de cloche chez Marie-Noëlle Lienemann qui appartient à l’aile de la gauche du parti et qui a logiquement soutenu Emmanuel Maurel : « J’attends un travail collectif et j’attends surtout qu’on se prépare pour les batailles qui viennent, qu’on soit très présent sur la question des fonctionnaires et de la SNCF et pas de manière timide parce qu’il s’agit vraiment du modèle républicain de service public ». Et la sénatrice de Paris avertit : « Nous, on va prendre notre place (dans le parti) mais sans mettre notre drapeau dans la poche ». Les lignes politiques internes au Parti socialiste sont toujours bien vivaces mais les socialistes s’accordent à dire, comme Patrick Kanner, que « derrière le ni de droite ni de gauche » de La République en marche, « il y a beaucoup de gens sur le carreau et ils vont le montrer le 22 mars prochain ». Un printemps social pourrait peut-être revigorer le Parti socialiste.   

Dans la même thématique

Un air de printemps pour le PS ?
3min

Politique

« Les politiques parlent des migrants comme si c’étaient tous des sauvages » s’insurge Louis Chedid

C’est un nom, une voix, des textes et des mélodies qui nous accompagnent depuis 50 ans. S’il chante l’amour, l’absence, et la mélancolie, parfois aux côtés de ses enfants, il reste d’abord un homme engagé contre les discours de haine. Auteur d' « Anne, ma sœur, Anne », ce descendant d’immigrés chrétiens libanais, réfugiés en Egypte, refuse que les populations immigrées soient caricaturées et instrumentalisées. Cette semaine, Louis Chedid est l’invité de Rebecca Fitoussi dans Un monde, un regard.

Le

Un air de printemps pour le PS ?
3min

Politique

Un an après la dissolution : « Les Français ont le sentiment que la France fait la planche » selon le politologue Brice Teinturier

Un an après la dissolution voulue par Emmanuel Macron, le paysage politique français semble avoir évolué vers un blocage institutionnel. A l’Assemblée, l’absence de majorité empêche les textes d’être votés. Pire, des motions permettent d’enjamber l’examen à l’Assemblée pour que le débat soit tranché en commission mixte paritaire. Comment la dissolution a-t-elle modifié le fonctionnement des institutions ? C’est la question à laquelle répondent les invités de Rebecca Fitoussi et Jean-Pierre Gratien dans cette émission spéciale sur la dissolution, un an après.

Le

Un air de printemps pour le PS ?
4min

Politique

Un an après la dissolution, Gérard Larcher estime que « c'est la présidentielle qui redonnera le nouveau souffle dont nous avons besoin »

Invité de Public Sénat ce vendredi 6 juin, le président du Sénat est longuement revenu sur la situation du pays. À ses yeux, seule la prochaine présidentielle permettra de mettre fin au blocage politique lié à la dissolution. Evoquant également l’urgence budgétaire, il estime que « l’année blanche est une piste sérieuse ».

Le