Politique
Le texte proposant d’allonger la durée maximale de rétention administrative pour les étrangers jugés dangereux à 210 jours devrait être adopté sans modification par la majorité sénatoriale.
Le
Par Prescillia Michel
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15 avril 2018, après plus de 2 heures d’entretien, le journaliste Jean-Jacques Bourdin se penche vers le Président pour l’interroger sur les résultats footballistiques de la soirée.
L’équipe favorite d’Emmanuel Macron, l’Olympique de Marseillaise venant de se qualifier pour la finale de l’Europa Ligue. Une question peu surprenante car ce dernier évoque toujours bien volontiers sa passion pour le ballon rond si populaire en France mais qui suscite ce soir-là une impression de malaise pour le spécialiste en lecture comportementale, Marwan Mery
Autre sport pour Emmanuel Macron, le tennis. Le Président se montre alors plus à l’aise, multipliant les bains de foule en tenue lors d’un week-end de Pâques au Touquet.
Pour la sémiologue Mariette Darrigrand, « le tennis est un sport individuel », un choix de communication qui peut donc être surprenant pour un chef de l’État qui souhaite unir son pays et incarner le corps social…
« En même temps », le style politique d’Emmanuel Macron « c’est de gagner » comme le souligne Jean-Marie Brohm, sociologue politique du sport.
Il ajoute :
En témoigne l’interpellation d’un militant qui conseillera au président « de ne rien lâcher », ce à quoi l’intéressé répond « ne vous inquiétez pas ».
Jean-Marie Brohm met donc en parallèle le match de tennis avec celui qui se joue actuellement avec les grévistes de la SNCF. Au tennis, comme dans la vie le but serait donc « d’éliminer son adversaire ».
Un rituel tout aussi sportif auquel se plie volontiers le Président Macron… les poignées de main avec les autres chefs d’État : « Toute la ritualité sportive consiste à se serrer les mains, à s’embrasser, à se papouiller… » analyse Jean-Marie Brohm.
« Le problème du sport est à la fois d’être dans le contact viril et en même temps les congratulations physiques, les gens se touchent en permanence ».
La poignée la plus explicite est sans doute celle échangée avec Donald Trump lors de la visite d’Emmanuel Macron aux États-Unis en avril dernier.
Marwan Mery explique qu’entre les deux chefs d’État c’est à celui qui lâchera le dernier, chacun cherchant à conserver son ascendant sur son interlocuteur.
Face à un Donald Trump plus grand que lui :
Emmanuel Macron le sportif serait donc un vrai combattant au regard de ces différentes interventions.
Mais un chef de l’État aussi défiant sur le plan sportif peut-il assurer la cohésion sociale de son pays, surtout en période de contestations ? C’est un des enjeux pour la sémiologue Mariette Darrigrand.
Retrouvez l’intégralité de l’émission Déshabillons-Les, Macron, ce qui lui échappe, samedi 12 mai à 15h sur Public Sénat.