Une majorité secouée par quelques turbulences internes, mais jamais inquiétée, une droite qui se fait entendre mais cherche parfois sa ligne,...
Un an après, état des lieux des groupes politiques à l’Assemblée
Une majorité secouée par quelques turbulences internes, mais jamais inquiétée, une droite qui se fait entendre mais cherche parfois sa ligne,...
Par L'équipe AFP de l'Assemblée
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Une majorité secouée par quelques turbulences internes, mais jamais inquiétée, une droite qui se fait entendre mais cherche parfois sa ligne, des Insoumis toujours remuants...: état des lieux des sept groupes politiques à l'Assemblée un an après le grand renouvellement des législatives.
- LREM-MoDem, un tandem sans crise majeure -
Forte d'un total de 360 élus, la majorité LREM-MoDem n'a jamais été inquiétée en un an, même si elle a traversé quelques zones de turbulences internes, lors du texte asile-immigration. Les convictions de chacun s'expriment davantage depuis, et les amendements individuels fleurissent, nourris aussi par les envies de certains de se faire connaître et de monter dans les classements des députés.
Le président du groupe majoritaire LREM à l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, le 21 mars 2018
AFP
Le chef de file LREM Richard Ferrand se défend de tout "caporalisme". Le groupe penche à gauche, dit-on en interne, et il ne connaît "ni chapelles, ni courants" mais des "sensibilités" s'y expriment, selon une députée. Une source parlementaire pronostique que "ça ne va pas aller en s'améliorant, l'équilibre sera de plus en plus complexe".
Le tandem formé avec le MoDem, dont les votes n'ont pas fait défaut, fonctionne. Les députés centristes, Marc Fesneau en tête, font entendre leur voix - et parfois quelques dissonances intérieures - mais souvent retirent leurs amendements. "On est trop gentils", juge un membre. Le président du parti François Bayrou veille et guide encore bien des choix.
- Les deux droites -
Le chef de file des députés LR Christian Jacob lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale le 28 juin 2017 à Paris
AFP/Archives
- Principale force d'opposition avec ses 102 députés, LR a réussi à éviter l'explosion après le départ d'une dizaine de "constructifs" et a même regagné quelques unités avec des partielles. A la peine pour s'opposer sur certains sujets économiques et sociaux (ils ont voté la réforme SNCF ou les ordonnances travail), le groupe mené par Christian Jacob tente de se positionner comme le défenseur de la ruralité (contre les 80 km/h, diesel, etc) et des retraités (CSG). Dans le sillage de Laurent Wauquiez, il s'oppose frontalement à la majorité sur les sujets régaliens, principalement les questions asile/immigration et terrorisme.
- Le groupe UDI-Agir-Indépendants, composé d'une trentaine de centristes et d'ex-LR, peine à trouver sa place et son identité. Les ex-LR (Agir) votent ainsi davantage avec la majorité que ne le fait l'UDI, dont les membres sont eux-même rarement tous d'accord. Plusieurs centristes songent d'ailleurs à créer un nouveau groupe avec des radicaux de gauche non-inscrits, frustrés de ne pas avoir de visibilité.
- Les trois gauches -
Des députés La France Insoumise (LFI) brandissent le Code du travail lors du discours de politique générale d'Edouard Philippe devant l'Assemblée nationale le 4 juillet 2017 à Paris
AFP/Archives
- Avec 17 élus très actifs, la France Insoumise est au front sur tous les textes, souvent avec véhémence et quelques coups d'éclat spectaculaires. Le groupe, conduit par Jean-Luc Mélenchon, est en conflit de plus en plus ouvert avec le président de l'Assemblée François de Rugy.
- Le groupe Nouvelle Gauche, qui a changé de pilote en avril avec l'élection de Valérie Rabault (première femme présidente d'un groupe de plein exercice), pour succéder à Olivier Faure, devenu patron du parti, peine toujours à se faire entendre, mais a retrouvé une unité de vote. Ses 30 élus (et non plus 31 depuis que Delphine Batho a quitté le PS en mai) ont voté unanimement contre les dernières grandes réformes (asile, agriculture, logement, SNCF).
- Moins dans la lumière, le groupe GDR à dominante communiste (16 députés), parvient à faire entendre une voix différente. Ses membres ne veulent pas être seulement dans la "protestation", mais "prendre à pleines mains" des problèmes concrets, selon leur chef de file André Chassaigne.
- Des non-inscrits peu audibles -
- Sur ces 20 députés, il y a les RN (ex-FN), dont Marine Le Pen, qui souffrent terriblement de pas être un groupe politique, ce qui les prive de beaucoup de temps de parole. Après plusieurs mois difficiles, ils se sont quand même fait entendre sur le projet de loi asile-immigration que LR voulait préempter. Dans les autres non-inscrits, les trois nationalistes corses font entendre leur voix principalement… sur les questions liées à la Corse.
Alors que la France rend hommage aux victimes des attentats de Paris de 2015, le ministre de l’Intérieur a appelé les préfets à « renforcer les mesures de vigilance ». Le procureur national antiterroriste (Pnat) Olivier Christen, indique même que la menace terroriste, jihadiste, d’ultradroite ou émanant d’Etats étrangers « s’accroît ».
Dix ans après le traumatisme des attentats du 13 novembre 2015, le cadre juridique permettant la prévention et la répression d’actes terroristes a largement évolué. Après les attaques du Bataclan, des terrasses parisiennes et du Stade de France ayant fait 131 morts et plus de 400 blessés, la France avait basculé dans l’état d’urgence, un régime juridique d’exception qui a influencé les évolutions législatives.
A l’approche de l’examen du budget, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez était auditionné par commission des lois du Sénat a présenté des crédits en hausse pour la mission sécurité et immigration de son ministère. Il en a profité pour confirmer que l’objectif 3 000 places en des centres de rétention administrative, initialement prévu pour 2027, ne sera pas tenu, comme l’avait révélé un rapport du Sénat.
Les sénateurs Bernard Jomier et Grégory Blanc (Place Publique) ont déposé un amendement au projet de loi de finances 2026, visant à élargir la liberté des légataires dans la transmission de leur patrimoine, pour favoriser les donations aux causes d’intérêt général. De quoi permettre un débat « le plus large possible » selon les élus, dans une séquence budgétaire intense.