Un an après son renoncement, Hollande se déploie sur le terrain et à l’international
Visites de terrain, déplacements internationaux, émission de télé: près d'un an jour pour jour après son renoncement, François Hollande entend...
Par Stéphanie LEROUGE
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Visites de terrain, déplacements internationaux, émission de télé: près d'un an jour pour jour après son renoncement, François Hollande entend maintenir le lien avec les Français, avec l'ambition de continuer à "être utile" à son pays et à sa famille politique.
"C'est un ancien président qui veut être au service des autres", résume son entourage.
Devenu en septembre président de "La France s'engage", une fondation dont il avait initié le projet pendant son quinquennat, l'ex-président de la République a multiplié depuis trois mois les déplacements en banlieue et en province, à la rencontre des projets soutenus par la fondation: Rouen, Marseille, Poitiers, Sarcelles...
Le 15 décembre, il présidera à la "Station F" à Paris une cérémonie en l'honneur des lauréats de 2017, en présence de la journaliste Claire Chazal et du champion paralympique Michaël Jeremiasz.
L'ex-président est aussi très présent sur le terrain diplomatique. Après le Portugal et la Corée du Sud, il ira aux Emirats arabes unis les 11 et 12 décembre, et se rendra en Afrique début 2018, puis en Chine.
La semaine dernière, il a reçu le Premier ministre grec Alexis Tsipras dans ses vastes bureaux du 242, rue de Rivoli, quelques jours après avoir vu le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker en marge d'une visite à Bruxelles, ou le président de l'Union africaine, Alpha Condé.
Pas de "diplomatie parallèle", mais "si un message est transmis, François Hollande le fait passer", glisse son entourage. L'ancien chef de l'Etat avait ainsi confirmé fin août avoir fait "passer des messages aux autorités turques" pour la libération du journaliste Loup Bureau.
L'ancien président participera vendredi à une conférence à Sciences-Po Bordeaux, où il parlera de géopolitique, tout juste un an après avoir renoncé à une nouvelle candidature à la présidentielle.
- Un livre au printemps -
Désormais plus libre de son agenda, François Hollande prend aussi le temps de rencontrer des économistes (comme Eric Heyer et Matthieu Plane de l'OFCE), des historiens, des philosophes ou des écrivains --il a récemment déjeuné avec Sorj Chalandon.
Amateur de théâtre, il n'hésite plus à s'afficher avec sa compagne, l'actrice Julie Gayet, ni à poser pour les photographes --on les a vus tout sourire en Une de Paris Match fin octobre.
Capture d'écran du discours de François Holande, à l'Elysée le 1er décembre 2016
AFP
Début novembre, M. Hollande avait raconté à Michel Drucker sur France 2 ses souvenirs des attentats du 13 novembre 2015.
L'ex-président, âgé de 63 ans, travaille aussi à l'écriture d'un livre, qui paraîtra vraisemblablement au printemps, sur "les leçons du pouvoir", et sur "l'avenir de la sociale-démocratie" en Europe et en France.
Hyperactif, François Hollande ? "Si l'idée, c'est qu'il fait de la politique politicienne en cherchant dans les coulisses à tirer les ficelles (en vue du Congrès du PS en avril, NDLR) ou à répondre aux attaques d'Emmanuel Macron, ça n'est pas son sujet", démine l'ancien ministre Michel Sapin.
M. Sapin assure d'ailleurs que M. Hollande va se consacrer davantage à l'international, ce qui "lui permet de se placer au-dessus des débats franco-français".
Si certains au PS prêtent à M. Hollande d'avoir promu la candidature de Bernard Cazeneuve (pour mieux le piéger), ou de soutenir celle de Stéphane Le Foll, sa préoccupation première serait surtout que le courant majoritaire du PS s'accorde sur le fond, alors que la division guette.
"Pour François Hollande, les noms importent peu, ce qui compte c'est la ligne politique. Il faut une ligne nette, et un dispositif où on se retrouve tous", affirme l'ancien député Eduardo Rihan-Cypel, qui échange avec lui.
Quant à son propre avenir, "François Hollande n'a pas écarté la possibilité de jouer un rôle", rappelle un hiérarque du PS. "François Hollande n'est pas candidat mais il fait tout pour que si ça se présente, il le soit", décrypte cette source.
Lauréat mardi soir à Issy-Les-Moulineaux du Grand Prix 2017 de l'humour politique, François Hollande n'a pas manqué de plaisanter sur cette idée d'un éventuel retour. "J'ai bien compris que c'était l'ensemble de mon oeuvre qui était salué, je parle de ce domaine-là. Mais je vais vous faire ici une révélation: mon oeuvre n'est pas achevée, du moins sur ce plan-là !".
L’heure est à l’urgence pour les Européens. Dans un climat mondial tendu, avec les décisions américaines de ne plus participer massivement à la protection des Européens, les dirigeants des États membres de l’Union convergent vers l’idée d’une défense européenne commune, et surtout, d’un réarmement massif. À quoi correspondent les 800 milliards promis par la Commission européenne ? Pour quels achats ? Quid de l'élargissement de dissuasion nucléaire française aux autres pays européens ? Caroline de Camaret et Alexandre Poussart ouvrent le débat dans Ici l’Europe avec l’eurodéputé français Bernard Guetta, et l’Allemande Hannah Neumann du parti des Verts.
La proposition de loi des députés écologistes, adoptée en février à l’Assemblée nationale, sera inscrite dans le prochain espace réservé de leurs homologues sénateurs. Inspiré des travaux de l’économiste Gabriel Zucman, le texte instaure un impôt plancher de 2 % sur le patrimoine des « ultra-riches ». Ses chances d’adoption au Sénat sont très minces, mais ses partisans espèrent convaincre.
Invité de la matinale de Public Sénat, le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale évoque la possibilité de déposer une motion de censure contre le gouvernement. Néanmoins, LFI souhaite déposer le texte avec les écologistes et les communistes.
Invité de la matinale de Public Sénat, le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, Éric Coquerel revient sur la réunion à Bercy pour financer l’industrie de la défense. Si l’insoumis reconnaît une réflexion nécessaire, il estime cependant que la Russie ne représente pas une menace existentielle pour la France. Par ailleurs, le député demande au gouvernement d’organiser un débat avec vote au Parlement sur le sujet du réarmement.