Un an de Macron: une popularité en dents de scie
Entre dégringolade et remontée surprise dans les sondages, la popularité d'Emmanuel Macron reste portée par la promesse de rupture avec un...

Un an de Macron: une popularité en dents de scie

Entre dégringolade et remontée surprise dans les sondages, la popularité d'Emmanuel Macron reste portée par la promesse de rupture avec un...
Public Sénat

Par Dominique CHABROL

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Entre dégringolade et remontée surprise dans les sondages, la popularité d'Emmanuel Macron reste portée par la promesse de rupture avec un système politique dépassé, un an après son entrée en fonction, et il a levé les doutes sur sa capacité à conduire le pays.

Après un an de mandat, la cote du chef de l'Etat semble se stabiliser en dessous de la barre des 50%. Mais sa volonté de réformer le pays lui assure encore la confiance de près d'un Français sur deux.

-Variations express-

Au top de sa popularité au lendemain de son élection, avec 40% à 60% d'opinions favorables, Emmanuel Macron a vu sa cote s'effondrer dès juillet pour atteindre son plus bas, autour de 30% à 40%, en septembre. Mais la courbe est vite repartie à la hausse, avec la réforme du Code du travail et la volonté affichée du chef de l'Etat de tenir ses engagements. "La chute a été nettement plus brutale que pour ses prédécesseurs. Ce qui est inhabituel, c'est la remontée et le fait qu'on s'est rendu compte que les gens lui donnaient du temps", analyse Chloé Morin, directrice de l'Observatoire de l'opinion à la fondation Jean-Jaurès.

Résultat, la cote de Macron varie aujourd'hui autour de 40/45% (Harris Interactive 49%, Ifop 45%, Kantar Sofres 40%, BVA 40%, Elabe 39%, IPSOS 37%...). Une popularité supérieure à celle de François Hollande à la même époque de son mandat et comparable à celle de Nicolas Sarkozy.

-Glissement vers le centre droit-

En un an, ses soutiens ont en revanche changé de nature. Au second tour de la présidentielle, Emmanuel Macron avait bénéficié de l'apport de la majorité des électeurs de François Fillon et de Benoît Hamon. "Ce qui a beaucoup changé, c'est que la partie gauche de son soutien s'est affaiblie. En revanche, on a un vrai gain au sein de l'électorat de droite", note Bruno Jeanbart (OpinionWay). Ce "glissement vers le centre-droit" de sa popularité se traduit par le fait qu'un électeur de droite sur deux se dit aujourd'hui "satisfait de son action", alors même que Les Républicains sont l'une des principales forces d'opposition à la majorité, souligne-t-il.

-Pas d'alternative-

Emmanuel Macron a su convaincre une partie de la droite de sa capacité à réformer. A gauche en revanche, certaines réformes engagées, comme celle de la SNCF, l'ont coupé d'une partie des électeurs. Mais quelque 40% des Français interrogés dans les enquêtes d'opinion disent toujours "attendre de voir" les résultats de la politique conduite. "C'est significatif, mais en nette baisse. On passe petit à petit de l'attentisme à des jugements plus tranchés", note Chloé Morin.

Le président Emmanuel Macron le 5 avril 2018 à Rouen en Normandie (nord-ouest)
Le président Emmanuel Macron le 5 avril 2018 à Rouen en Normandie (nord-ouest)
POOL/AFP

Selon les analystes, le chef de l'Etat bénéficie surtout de l'absence d'alternative jugée suffisamment crédible par les électeurs. "On a un président de la République qui n'a pas un niveau de popularité extrêmement élevé dans le pays, mais il est le seul des leaders politiques à avoir une vraie popularité. Cette faible popularité est immense si l'on regarde ses concurrents", résume Bruno Jeanbart.

-Incarner la fonction-

L'image d'Emmanuel Macron n'a guère évolué depuis l'automne. En positif, il est toujours considéré comme "dynamique", volontaire, avec une ferme volonté de réformer. En négatif, il est perçu comme éloigné des problèmes quotidiens des Français. Avec l'idée qui revient dans les enquêtes d'un président qui favorise les urbains et les plus aisés.

Le chef de l'Etat a en revanche levé d'entrée les doutes sur sa capacité à incarner la fonction présidentielle et à défendre les intérêts du pays. Réponse à Donald Trump sur le climat, accueil du président américain et de Vladimir Poutine à Paris... "Ce genre de choses a installé très vite sa stature présidentielle, ce que n'avait pas su faire François Hollande", note Bruno Jeanbart : "un atout qu'il conservera quoi qu'il arrive tout au long du quinquennat".

Partager cet article

Dans la même thématique

Un an de Macron: une popularité en dents de scie
3min

Politique

« C'est 50.000 euros de manque à gagner » : un an après les Jeux, ce para-sportif dénonce le départ de ses sponsors

Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.

Le

Un an de Macron: une popularité en dents de scie
6min

Politique

Agences de l’État, qui veut gagner des milliards ? 

La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…

Le

President Emmanuel Macron Visits the 55th Paris Air Show at Le Bourget
7min

Politique

Budget 2026 : « Emmanuel Macron a une influence, mais ce n’est pas le Président qui tient la plume »

Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.

Le

Bruno Retailleau public meeting at Docks 40 in Lyon.
5min

Politique

Tribune de LR sur les énergies renouvelables : « La droite essaye de construire son discours sur l’écologie dans une réaffirmation du clivage gauche/ droite »

Après la publication d’une tribune sur le financement des énergies renouvelables, le parti de Bruno Retailleau s’est retrouvé sous le feu des critiques. Pourtant, en produisant un discours sur l’opposition aux normes écologiques, LR semble revitaliser le clivage entre la gauche et la droite.

Le