Un "président bien de droite", à la conception "verticale" du pouvoir et conduisant les réformes "à la hussarde": les journaux dressent lundi le bilan d'un an de présidence Macron.
"Un an de Macron. La droite a enfin son président", titre Libération qui rappelle que le candidat se disait "ni de droite ni de gauche" mais estime que le président est "bien de droite".
"Emmanuel Macron, qui a pulvérisé il y a un an le paysage politique en se présentant comme le candidat du +en même temps+, est aujourd’hui un président perçu comme le président rêvé de… la droite", commente Paul Quinio. "Sans inflexion à gauche, sans signe donné à cet électorat populaire qui doute des effets de sa politique sur son pouvoir d’achat, le chef de l’Etat se verra reprocher de ne pas tenir sa promesse du +en même temps+", ajoute l'éditorialiste de Libé.
"Dire que certains, il y a un an, l’imaginaient en créature de François Hollande !", ironise Bruno Dive dans Sud-Ouest. "Douze mois jour pour jour après l’élection d’Emmanuel Macron, il faut pourtant bien faire ce constat: le président quadragénaire n’est pas socialiste. Il s’est même beaucoup éloigné de ses anciens amis politiques. Les sympathisants de droite ne s’y sont d’ailleurs pas trompés qui aujourd’hui le plébiscitent assez largement, y compris beaucoup de ceux qui n’avaient pas voté pour lui."
- "Amortisseurs" -
Pour Laurent Bodin de L'Alsace, "Emmanuel Macron avait promis de bousculer les us et coutumes de la société. Il a tenu parole et le programme de la deuxième année d’exercice du pouvoir s’annonce sur le même tempo. Le hic est que la politique économique menée apparaît clairement plus libérale et de droite que ce qu’en attendaient les Français".
Dans sa chronique des Echos, Cécile Cornudet retient surtout de la première année d'Emmanuel Macron à l'Elysée que "malgré les crispations qu’elle engendre, l’action est son point fort".
Pour Pascal Coquis des Dernières Nouvelles d'Alsace, "savoir si le nouveau locataire de l’Élysée est de droite ou de gauche – la seconde hypothèse ne saute pas immédiatement aux yeux – est même accessoire. Tout n’est qu’une affaire de contrôle. Et de mouvement". "L’an I d’Emmanuel Macron, c’est avant tout cela, un geste, un exercice du pouvoir vertical", ajoute l'éditorialiste.
Il reste que les crispations existent. "Pourquoi tant de grognons et de sceptiques?", se demande Jean-Louis Hervois dans La Charente libre. "La réforme à la hussarde a des avantages et quelques inconvénients. Elle laisse sur le bord de la route un nombre grandissant d’entre nous, sans repères dans un monde bouleversé, prêts à rejeter le modèle qu’on leur propose. Pour aller plus loin, il faudra des amortisseurs."