Un an de présidence Macron: la « société civile » à l’épreuve du gouvernement
Le premier gouvernement du quinquennat d'Emmanuel Macron, dirigé par Edouard Philippe, a fait la part belle à des personnalités issues de la ...

Un an de présidence Macron: la « société civile » à l’épreuve du gouvernement

Le premier gouvernement du quinquennat d'Emmanuel Macron, dirigé par Edouard Philippe, a fait la part belle à des personnalités issues de la ...
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Le premier gouvernement du quinquennat d'Emmanuel Macron, dirigé par Edouard Philippe, a fait la part belle à des personnalités issues de la "société civile", avec des profils contrastés, du médiatique Jean-Michel Blanquer à l'Education à la discrète Françoise Nyssen à la Culture.

- Jean-Michel Blanquer (Éducation). "C'est un des rares techniciens politiques. C'est pour cela qu'il réussit", relève un responsable de droite. Cet ancien directeur général de l'enseignement scolaire --N.2 officieux du ministère sous Nicolas Sarkozy-- connaissait déjà bien la rue de Grenelle. Parmi ses principales mesures réellement lancées figurent le dédoublement des classes de CP et de CE1 en éducation prioritaire et la réforme du bac, profondément modifié à partir de 2021.

- Muriel Pénicaud (Travail). Cette ancienne DRH chez Danone passée par le cabinet de Martine Aubry a réussi le premier défi du quinquennat: les ordonnances réformant le droit du travail. Ses chantiers en cours: la réforme de la formation, de l'apprentissage et de l'assurance-chômage. Ses interlocuteurs louent sa connaissance des sujets. Mais son passé professionnel lui vaut aussi des polémiques, notamment sur une plus-value réalisée chez Danone deux mois après un plan de départs volontaires. La justice enquête, par ailleurs, sur des soupçons de favoritisme chez Business France, agence de promotion de l'économie française à l'étranger, dont elle était alors directrice générale.

- Agnès Buzyn (Santé). Ancienne présidente du collège de la Haute Autorité de santé, elle a rapidement réussi à imposer le passage à onze vaccins obligatoires pour les enfants nés depuis le 1er janvier. Elle a aussi porté l'augmentation progressive du prix du paquet de cigarettes à 10 euros. Mais sur l'alcool, ses positions tranchées ont dû être assouplies. Elle a aussi été accusée d'avoir tardivement réagi dans la crise du Levothyrox. L'ex-belle-fille de Simone Veil est aussi confrontée au profond malaise des soignants dans les hôpitaux et à la grogne dans les Ehpad.

De gauche à droite: Jean-Michel Blanquer, Frédérique Vidal, Nicole Belloubet et Agnès Buzyn, en février 2018
De gauche à droite: Jean-Michel Blanquer, Frédérique Vidal, Nicole Belloubet et Agnès Buzyn, en février 2018
AFP/Archives

- Nicole Belloubet (Justice). Cette ancienne rectrice, autrefois élue PS en Midi-Pyrénées, a quitté le Conseil constitutionnel pour remplacer François Bayrou et porter la loi de "moralisation de la vie publique". Elle a ensuite dû gérer la pire crise que les prisons aient connue, avec des blocages de surveillants, et doit désormais contenir la mobilisation des magistrats et surtout des avocats contre son projet de réforme qui ambitionne de désengorger les tribunaux et de résorber la surpopulation carcérale.

- Frédérique Vidal. Ancienne présidente de l'Université Nice-Sophia-Antipolis, elle a multiplié les interventions pour défendre sa loi sur l'accès à l'université, réforme ultra-sensible au cœur du mouvement de grogne dans plusieurs facs. Si ses détracteurs la trouvent "rigide", les professionnels qui la côtoient lui reconnaissent sa très bonne connaissance du secteur, ses compétences de technicienne et sa grande capacité de travail.

- Marlène Schiappa (Egalité femmes-hommes). La créatrice du réseau de mères actives "Maman travaille", ancienne adjointe au maire PS du Mans, a connu des débuts chahutés avec quelques gaffes, notamment des raccourcis et approximations sur l'épisiotomie, l'ouverture de la PMA à toutes les femmes et l'évocation maladroite d'un CAP petite enfance pour les jeunes mères sans qualification. Mais "elle est plus politique qu'il n'y paraît", relève une ancienne ministre, et a vu ses thématiques renforcées après le scandale Weinstein et le mouvement #Metoo.

- Elisabeth Borne (Transports). Début avril, le quotidien Les Echos révélait avoir renoncé à publier une interview de la ministre "tellement réécrite" par Matignon. Ex-directrice de la stratégie de la SNCF puis présidente de la RATP, cette polytechnicienne connaît son baptême du feu avec la réforme de la SNCF. Les syndicats ont claqué la porte de ses concertations, et après une fin de non-recevoir initiale, ils seront reçus lundi par Edouard Philippe.

- Françoise Nyssen (Culture). "Faut-il sauver Nyssen ?", s'interrogeait récemment Libération. L'ancienne co-directrice des éditions Actes Sud est souvent brocardée pour n'avoir pas su endosser les habits de ministre. La réforme à haut risque de l'audiovisuel public aura valeur de test. Autres chantiers: la stratégie en faveur du patrimoine, la refonte du système de distribution de la presse, et le "pass culture", dispositif visant à aider les jeunes de 18 ans à l'offre culturelle, promesse de campagne d'Emmanuel Macron.

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