Un appel en faveur de Macron chez les centristes du Sénat
Au lendemain de la signature de l’accord d’alliance entre UDI et Républicains, au Sénat un appel est lancé aux sénateurs centristes pour rejoindre Emmanuel Macron.

Un appel en faveur de Macron chez les centristes du Sénat

Au lendemain de la signature de l’accord d’alliance entre UDI et Républicains, au Sénat un appel est lancé aux sénateurs centristes pour rejoindre Emmanuel Macron.
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Ils seraient « plus d’une dizaine » sur 42 sénateurs du groupe UDI-UC à rejoindre prochainement les rangs d’Emmanuel Macron, veut croire Gérard Roche, sénateur Modem de la Haute-Loire. L’initiative est à mettre au crédit de son collègue, Michel Canevet, membre de l’UDI. Ce dernier a envoyé, mardi, un mail à l’ensemble des membres du groupe UDI-UC, les appelant à soutenir Emmanuel Macron. Hasard ou non du calendrier, l’appel est arrivé dans les boites mail le jour de la mise en examen de François Fillon et de l’accord d’alliance entre l’UDI et Les Républicains pour la présidentielle et les législatives.

Les centristes « macronistes » « en cours d’inventaire »

 « Nous sommes en cours d’inventaire. Nous ferons le point sur le nombre de personnes à avoir répondu positivement, mardi prochain, lors de la réunion de groupe » explique Michel Canevet qui a, par ailleurs, parrainé le président d’En Marche à l’élection présidentielle. L’UDI qui regroupe une constellation de mouvements comme Les Centristes, l’Alliance centriste, ou encore la Gauche moderne siège au Sénat avec les élus Modem alliés, depuis peu, à Emmanuel Macron. Selon recensement partiel effectué par publicsenat.fr, sur une vingtaine de sénateurs du groupe contactés, aucun n’a reconnu avoir répondu positivement à l’appel en faveur du leader d’En Marche. Sur la « dizaine » d’élus annoncée plus haut, publicsenat.fr en compte, pour le moment, cinq. Michel Canevet et les quatre sénateurs Modem à savoir Jacqueline Gourault, Gérard Roche, Jean-Marie Vanlerenberghe et Jean-Jacques Lasserre.

« Je ne bouge pas, je ne dis rien »

Néanmoins, l’accord programmatique et électoral annoncé, hier, ne masque pas un certain malaise chez plusieurs élus centristes de la Haute assemblée. Sans compter ceux qui raccrochent leur téléphone à la simple évocation de l’appel en faveur d’Emmanuel Macron, d’autres regrettent son caractère tardif. « J’ai donné mon parrainage à François Fillon lundi mais j’ai beaucoup hésité après l’affaire des costumes. Si j’avais reçu le mail de Michel Canevet plus tôt, je ne l’aurais peut être pas fait » reconnait Yves Détraigne, sénateur UDI de la Marne. Les élections sénatoriales de septembre pèsent également sur la liberté de parole des élus de départements renouvelables. « Je ne bouge pas, je ne dis rien » répond laconiquement un sénateur dans ce cas. Ce n’est pas le cas de Gérard Roche, l’un des parrains centristes, d’Emmanuel Macron. « J’ai 76 ans, je suis renouvelable mais je ne me représente pas pour laisser la place aux jeunes » lance-t-il avant de préciser sa démarche en faveur de l’ancien ministre de l’Economie : « J’ai longtemps rêvé d’un grand parti démocrate au centre et c’est ce que peut apporter Emmanuel Macron. Pour autant, nous ne sommes pas dans l’idée de créer un groupe à part. Le groupe UDI-UC se distingue par sa pluralité de pensées. Il n’y a jamais eu de consignes de vote ».

Les juppéistes du centre sont en retrait

Certains sont pour le moment en retrait de la campagne présidentielle. « J’ai donné ma signature à Jean Lassalle. Je ne suis pas aspiré par le phénomène Macron » déclare Loïc Hervé, sénateur de Haute-Savoie, proche d’Alain Juppé. L’ancienne Secrétaire d’Etat et actuelle sénatrice du Nord, Valérie Létard, également proche du maire de Bordeaux, reconnait n’avoir parrainé personne, quant à un éventuel soutien à Emmanuel Macron, elle botte en touche. « Je n’ai aucune position à donner ». Autre juppéiste, le sénateur du Bas-Rhin, Claude Kern annonce lui aussi n’avoir parrainé aucun candidat. « Je ne retrouve pas mes valeurs ». Il n’a pas donné suite, non plus, à l’appel en faveur du candidat d’En Marche.

En cas de duel Emmanuel Macron/Marine Le Pen au deuxième tour de la présidentielle, nul doute que le soutien des centristes en faveur de l’ancien ministre de l’Economie se ferait, cette fois ci, haut et fort.

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