Un déconfinement par département « vert » ou « rouge »
Le Premier ministre a présenté son plan de déconfinement devant l’Assemblée nationale. Il a détaillé les mesures concernant la reprise de la vie sociale des Français à partir du 11 mai. Elles ne se feront pas au même rythme, ni de la même façon partout.

Un déconfinement par département « vert » ou « rouge »

Le Premier ministre a présenté son plan de déconfinement devant l’Assemblée nationale. Il a détaillé les mesures concernant la reprise de la vie sociale des Français à partir du 11 mai. Elles ne se feront pas au même rythme, ni de la même façon partout.
Public Sénat

Par Cécile Sixou

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Progressivement et département par département » . C’est ainsi que se fera le retour à la vie sociale dès le 11 mai. « La circulation du virus n'est pas uniforme dans le pays », a expliqué le Premier ministre. « Certaines parties ont été durement touchées, mais dans d'autres, le virus est quasiment absent, cette circulation hétérogène crée des différences entre les territoires, il faut le prendre en considération dans la manière d'organiser le déconfinement. »

Il y aura donc d’un côté les départements « verts », comme les a qualifiés Édouard Philippe, où le déconfinement sera largement appliqué, et de l’autre les départements « rouges » où le déconfinement sera plus strict. Pour les différencier, le Premier ministre a cité trois critères : le niveau de circulation du virus, les capacités hospitalières en réanimation et le niveau de préparation aux tests. Une différenciation plutôt bien accueillie par Raymond Vall, sénateur RDSE du Gers. « Je suis dans une région où les taux de contamination sont très faibles par rapport au Grand Est, ou à l’Ile-de-France, donc ça n’a pas de sens de garder les gens confinés , l’activité économique doit reprendre sur ces territoires. »

Pas de déplacement à plus de 100 kilomètres

À partir du 11 mai, plus besoin d’attestation pour circuler, sauf pour les déplacements à plus de 100 kilomètres du domicile « pour motifs impérieux, familiaux ou professionnels ». Une annonce qui a dû « doucher pas mal de monde », estime la sénatrice LR Laure Darcos. « Il y a beaucoup de gens qui comptaient quitter leurs régions pour le week-end de l’Ascension et rejoindre leurs familles. » Le gouvernement autorisera également l’ouverture des parcs dans les départements dits « verts » et la pratique du sport de façon individuelle à plus d’un kilomètre du domicile. Les bibliothèques, médiathèques et « petits » musées rouvriront également leurs portes . En revanche, les lieux de rassemblements resteront fermés, les bars, les restaurants, les cinémas et les salles de concerts, « ça va être terrible pour les restaurateurs et les hôteliers, il va y avoir une hécatombe de petites entreprises dans ma région », déplore Raymond Vall. Le Premier ministre a promis de revoir sa feuille de route dès fin mai sur cette question. Les festivals et manifestations sportives seront annulés jusqu’en septembre. Et l’accès aux plages fermé jusqu’au 1er juin, « une situation qui sera dure à gérer » pour le sénateur Raymond Vall.

Une période pour « juger la discipline des Français »

Mais le premier Ministre a prévenu, ce plan de déconfinement reste suspendu au taux de circulation du virus. « Si les indicateurs ne sont pas au rendez-vous, nous ne déconfinerons pas le 11 mai ou alors plus strictement. » Si tout va bien, le gouvernement ouvrira une nouvelle étape de déconfinement le 2 juin pour trois semaines, en fonction de l’évolution de l’épidémie. « Cette première période va être importante pour juger la discipline des Français, le gouvernement pourra décider en fonction de cela », estime Laure Darcos, « il faut que les Français aient conscience que leurs vacances d’été seront en lien avec leur comportement ces trois premières semaines. »

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris : session of questions to the government at the Senate
9min

Politique

Face à un « budget cryptosocialiste », la majorité sénatoriale veut « éradiquer tous les impôts » votés par les députés

Ils vont « nettoyer » le texte, le « décaper ». Les sénateurs de droite et du centre attendent de pied ferme le budget 2026 et le budget de la Sécu. Après avoir eu le sentiment d’être mis à l’écart des discussions, ils entendent prendre leur revanche, ou du moins défendre leur version du budget : plus d’économies et faire table rase des impôts votés par les députés.

Le

Marseille: Amine Kessaci candidate
4min

Politique

Assassinat du frère d’Amine Kessaci : le militant écologiste engagé contre le narcotrafic était « sous protection policière et exfiltré de Marseille depuis un mois »

Le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. L’hypothèse d’un assassinat d’avertissement est privilégiée et pourrait faire basculer la France un peu plus vers ce qui définit les narco Etats. C’est ce que craignaient les sénateurs de la commission d’enquête sur le narcotrafic. Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci a pu s’entretenir avec lui, ce matin.

Le

Un déconfinement par département « vert » ou « rouge »
2min

Politique

Assassinat du petit frère d’Amine Kessaci : revoir le documentaire sur le combat contre le narcotrafic du militant marseillais 

Mehdi, le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. En 2020, c’est l’assassinat de son grand frère Brahim, qui avait conduit le jeune garçon à s’engager en politique. Son parcours est le sujet du documentaire « Marseille, des larmes au combat », Anaïs Merad, à revoir sur Public Sénat.

Le

Un déconfinement par département « vert » ou « rouge »
3min

Politique

Projet de loi anti-fraudes : « C’est un objet politique qui vise essentiellement à montrer du doigt la fraude sociale »

Invités sur le plateau de Parlement Hebdo, le sénateur Bernard Jomier (Place Publique) et le député Sylvain Berrios (Horizons) sont revenus sur le projet de loi pour lutter contre les fraudes fiscales et sociales, examiné par la Chambre haute depuis mercredi. La majorité rassemblant les élus de la droite et du centre au Sénat ont affermi le texte en commission, y ajoutant une batterie de mesures qui ne fait pas consensus.

Le