Un député passe six heures aux urgences « incognito » et dénonce une situation « dramatique »
"Six heures d'attente et encore, j'ai eu de la chance": après une nuit passée "incognito" sur un brancard aux urgences de Douai ...

Un député passe six heures aux urgences « incognito » et dénonce une situation « dramatique »

"Six heures d'attente et encore, j'ai eu de la chance": après une nuit passée "incognito" sur un brancard aux urgences de Douai ...
Public Sénat

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

"Six heures d'attente et encore, j'ai eu de la chance": après une nuit passée "incognito" sur un brancard aux urgences de Douai (Nord), le député PCF Alain Bruneel dénonce lundi une situation "dramatique", appelant Agnès Buzyn à faire cette expérience, "sans caméra ni collaborateur".

Alors que plus de 150 services d'urgences sont en grève pour réclamer de meilleures conditions de travail, le député communiste du Nord souhaitait "constater" la réalité et "suivre le parcours d’un patient +lambda+", mais sans prévenir la direction de l'hôpital au préalable, a-t-il expliqué à l'AFP. Vendredi soir, il s'est donc rendu aux urgences de Douai, "en simulant des maux de ventre".

"A 21H30, lorsque je suis arrivé devant l'une des deux infirmières régulatrices", chargées de "juger de l'état de gravité" des patients et de les orienter, "plus de 200 personnes, dont 59 enfants, étaient déjà passées dans la journée", a-t-il raconté.

"On a pris ma tension, ma température, j'ai passé un électro-cardiogramme" puis "on m'a indiqué qu'il y avait 3h20 d'attente -hors urgences vitales- avant d'être ausculté par un médecin (...) J'ai finalement attendu six heures", a déploré l'élu.

"Le personnel fait tout ce qu'il peut, avec ce qu'il a (...) mais la situation est dramatique": "les brancards s'entassent, dans les couloirs" puis "en file indienne avant d'arriver devant les trois box" réservés aux consultations, a-t-il détaillé.

"Il fait une chaleur énorme, le personnel ne peut ni nous donner à boire ni à manger car ils ne savent pas ce qu'on a (...) Des personnes âgées ont besoin d'aller aux toilettes, mais il n'y a pas assez de personnel, alors des patients se lèvent pour aller chercher l'infirmière, accompagnant parfois eux-mêmes ces personnes aux toilettes", a-t-il encore témoigné.

"Le personnel, toujours en mouvement, n'arrête jamais" et "se retrouve à bout de souffle", a ajouté M. Bruneel, dénonçant "le manque criant de moyens humains et matériels".

Alors que se profile un été caniculaire, "le gouvernement n’a pas pris le pouls réel de cette situation dramatique", a enfin estimé M. Bruneel, invitant la ministre de la Santé Agnès Buzyn à "passer une nuit aux urgences, sans caméra ni collaborateur, cette expérience valant plus que tous les rapports écrits, passés et à venir".

Partager cet article

Dans la même thématique

Un député passe six heures aux urgences « incognito » et dénonce une situation « dramatique »
3min

Politique

« On peut avoir de très bonnes habitudes de consommation sur internet, sans avoir à ruiner son éthique », estime cet étudiant en droit

A l’heure où les commerces de centre-ville ferment les uns après les autres, la consommation sur internet n’a jamais été aussi forte. Difficile de rivaliser lorsque certaines plateformes inondent le marché de promotions et livrent les commandes en moins de 24h. Pour Thomas Martinet, étudiant en droit à Montpellier, acheter en ligne n’est pas contradictoire avec une consommation responsable. Dans l’émission Dialogue Citoyen présentée par Quentin Calmet, il interpelle plusieurs sénateurs sur la nécessité pour les petits commerçants de s’adapter à l’ère du numérique.

Le

Elections legislatives, premier tour dans le gard.
4min

Politique

Municipales 2026 : la parité bouscule les petites communes

La parité s’impose désormais dans les communes de moins de 1 000 habitants. À partir des élections municipales de 2026, les listes devront respecter une stricte alternance femmes-hommes, et le panachage sera interdit. Une réforme qui, entre volonté d’égalité et réalités locales, divise fortement les élus.

Le