Un homme noir le corps tatoué d’insultes racistes pour dénoncer la « lepénisation » des esprits
"Racaille" sur le front, "enculé de noir" sur la joue droite, un mannequin noir, le corps recouvert d'insultes racistes, a...

Un homme noir le corps tatoué d’insultes racistes pour dénoncer la « lepénisation » des esprits

"Racaille" sur le front, "enculé de noir" sur la joue droite, un mannequin noir, le corps recouvert d'insultes racistes, a...
Public Sénat

Temps de lecture :

2 min

Publié le

"Racaille" sur le front, "enculé de noir" sur la joue droite, un mannequin noir, le corps recouvert d'insultes racistes, a déambulé lundi matin place de la République à Paris pour sensibiliser au racisme et dénoncer la "lepénisation des esprits".

Pendant qu'un agent de nettoyage s'escrime à effacer les tags anti-Macron et anti-Le Pen sur la statue dédiée à la République, l'homme prend la pose devant le monument, torse nu, avant de distribuer des tracts aux passants : "le racisme laisse une trace indélébile".

Sur son buste, le mannequin arbore des tatouages éphémères: "esclave" sur les pectoraux, "sale arabe" dans le cou ou encore "fainéant" ou "gros nez" sur les bras, ainsi que des dessins représentant une corde de pendu, un bonnet du Ku klux klan, des chaînes...

"Nous voulons rappeler aux gens trois choses: l'injure raciste est un délit, elle ouvre la porte à d'autres délits comme l'agression physique, et l'insulte laisse des traces durables sur le corps, comme les cicatrices", déclare Louis-Georges Tin, président du Conseil représentatif des associations noires de France (Cran).

"Depuis plusieurs mois, voire plus, nous savons bien que le score du FN est important. Le problème ce n'est pas Le Pen, c'est la +lepénisation+ des esprits", ajoute-t-il, expliquant qu'il s'agit d'une "libération de la parole raciste".

L'association n'a pas hésité à "retourner l'insulte contre l'insultant pour susciter l'angoisse, voire la honte", explique encore Louis-Georges Tin.

Les journalistes Audrey Pulvar et Harry Roselmack, ainsi que Souleymane Sylla, la victime des supporters de Chelsea insultée dans le métro parisien, ont également participé à cette campagne, intitulée "the human billboard" dans plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.

Partager cet article

Dans la même thématique

Photo Cazeneuve
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015, le récit de Bernard Cazeneuve : « Très vite, on a conscience que nous sommes confrontés à une attaque de grande ampleur »

ENTRETIEN - Dix ans après les attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis, qui ont coûté la vie à 130 personnes, l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, revient auprès de Public Sénat sur cette nuit de terreur, et la gestion de crise aux côtés du Président de la République et du Premier ministre.

Le

Un homme noir le corps tatoué d’insultes racistes pour dénoncer la « lepénisation » des esprits
3min

Politique

« Il n’y a aucune délinquance dans les écoles de musique », affirme le chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus

Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.

Le

Paris: Senate pension debat
6min

Politique

Retraites : la gauche du Sénat désunie sur la suspension de la réforme

A partir du 19 novembre, le Sénat examinera en séance publique le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et sa mesure phare : la suspension de la réforme des retraites. Une concession du gouvernement faite au PS qui n’a aucune chance d’être adoptée à la haute assemblée à majorité de droite. Les socialistes ne devraient également ne pas être suivis par les communistes et écologistes sur le vote de cette mesure.

Le

Photo horizontale Hollande
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015 : « Je vois des victimes qui sortent du Bataclan, le regard hagard… », se remémore François Hollande

ENTRETIEN – Dix ans après les attentats du 13 novembre 2015, l'ancien président de la République revient auprès de Public Sénat sur le déroulé des attaques terroristes de Seine-Saint-Denis et de Paris. Il détaille la gestion de la crise et les décisions prises cette nuit-là, mais analyse aussi l'évolution du pays face à cette épreuve.

Le