Un mois de prison ferme pour l’agresseur d’une députée En Marche

Un mois de prison ferme pour l’agresseur d’une députée En Marche

L'agresseur de la députée de la République en marche Laurianne Rossi, giflée dimanche sur un marché à Bagneux dans les Hauts-de...
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Par Paul AUBRIAT

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L'agresseur de la députée de la République en marche Laurianne Rossi, giflée dimanche sur un marché à Bagneux dans les Hauts-de-Seine, a été condamné lundi à un mois de prison ferme.

L'homme de 63 ans, qui avait reconnu les faits et dont le geste violent avait suscité l'indignation dans la classe politique, a été incarcéré dans la soirée, le tribunal correctionnel de Nanterre ayant délivré un mandat de dépôt.

La peine de six mois d'emprisonnement, dont cinq avec sursis, est conforme aux réquisitions du parquet. Elle a été assortie d'une mise à l'épreuve de deux ans durant lesquels le sexagénaire devra recevoir des soins.

Mme Rossi, 33 ans, élue en juin dans la 11e circonscription des Hauts-de-Seine sous les couleurs du parti du président Emmanuel Macron, distribuait des tracts sur le marché de Bagneux lorsqu'elle a été frappée par un homme, dimanche vers 11H00.

L'agression a eu lieu moins de deux mois après celle subie par une autre élue, la candidate LR Nathalie Kosciusko-Morizet, prise à partie le 15 juin à Paris, trois jours avant le second tour des législatives, alors qu'elle distribuait elle aussi des tracts sur un marché. Son agresseur présumé, le maire d'une petite commune de l'Eure, sera fixé sur son sort le 7 septembre. Quatre mois de prison avec sursis et 1.500 euros d'amende ont été requis contre lui.

D'autres responsables politiques ont également été agressés lors de déplacements ces derniers mois, dont Myriam El Khomri, Manuel Valls, François Fillon ou Emmanuel Macron qui, candidat à la présidentielle, avait reçu un oeuf sur le crâne au Salon de l'agriculture.

Concernant l'agression de la députée REM, ce "type de réaction à l'encontre d'une élue empêche toute discussion et compromet très gravement l'ordre public", a considéré lundi la représentante de l'accusation, Hélène Faessel, lors de son réquisitoire.

Laurianne Rossi, qui s'est vu reconnaître une incapacité totale de travail de trois jours et n'était pas présente à l'audience, a obtenu un euro symbolique de dommages et intérêts.

"Manifestement, par cette agression, il a porté atteinte à une élue du peuple pour ses idées, donc à la République et à la démocratie", a soutenu l'avocate de la députée, Me Yolène Bahu.

- "Pris pour un demeuré" -

Le sexagénaire, régleur sur machine à la retraite, autrefois délégué CGT et ancien militant PCF, a admis avoir giflé la parlementaire, en reconnaissant "une bêtise".

"Cette dame (Laurianne Rossi, NDLR) m'a pris pour un demeuré. Je lui ai dit que Macron était un produit marketing de Hollande, Sarko et du Medef, qui avait les médias dans sa botte. Elle s'est mise à rigoler en me prenant pour un idiot", a expliqué le prévenu, disant qu'il ne savait pas qu'elle était députée.

Son avocate, Me Amandine Ponties, a d'ailleurs contesté que la victime soit considérée comme "personne chargée d'une mission de service public", circonstance aggravante retenue par l'accusation, en raison de cette ignorance.

Elle a "regretté que ce dossier ait pris des proportions démesurées".

"Le geste a été plus vif que ma pensée. Je me suis tout de suite excusé", a fait valoir l'agresseur. "C'est pour ça que vous avez pris la fuite?", a ironisé la présidente, en citant plusieurs témoins.

L'hommme avait finalement été arrêté par plusieurs militants avant l'arrivée des forces de l'ordre.

De nombreuses personnalités politiques avaient manifesté leur soutien à l'élue. Emmanuel Macron a appelé à "respecter les élus" dans un message sur Twitter, et le Premier ministre Edouard Philippe a condamné "avec la plus grande fermeté la lâche agression" de la députée.

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