“Un peu d’humanité”: le détenu Balkany demande sa mise en liberté

“Un peu d’humanité”: le détenu Balkany demande sa mise en liberté

Le maire LR de Levallois-Perret Patrick Balkany, qui dort en prison depuis plus d'un mois, s'est présenté mardi dans le box de la...
Public Sénat

Par Juliette MONTESSE

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Le maire LR de Levallois-Perret Patrick Balkany, qui dort en prison depuis plus d'un mois, s'est présenté mardi dans le box de la cour d'appel de Paris pour demander "un peu d'humanité" et sa mise en liberté, dans la première des deux affaires pour lesquelles il est incarcéré.

A 71 ans, le baron des Hauts-de-Seine affiche un air fatigué, bien loin des envolées théâtrales et colères noires qui ont émaillé son procès au printemps.

C'est sa première apparition en public depuis qu'il a été condamné pour fraude fiscale le 13 septembre et écroué à la maison d'arrêt de la Santé. Sa première apparition aussi dans un box des prévenus puisqu'il avait refusé d'être extrait de sa cellule vendredi pour entendre son deuxième jugement - cinq ans de prison et un nouveau mandat de dépôt pour blanchiment aggravé.

Il a fait appel et déposé deux demandes de mise en liberté dans l'attente des procès à venir, mais seule la première, concernant la fraude fiscale, a été examinée mardi. Si la cour, qui se prononcera le 28 octobre, décidait de le libérer, il resterait néanmoins détenu dans l'attente de l'examen de sa deuxième demande.

Debout au micro, pull gris sur chemise blanche, Patrick Balkany, qui a "considérablement maigri" selon ses avocats, semble tenté de refaire ce procès dans lequel le fisc estime à 4 millions d'euros les impôts impayés. Des demandes "exagérées", soutient l'ancien député, "et je crois qu'on a beaucoup exagéré dans la presse mes biens, ma fortune".

Invité à en venir à sa demande, l'élu invoque son "âge" et son "état de santé", notamment son opération "d'une tumeur dans le dos" et des fragilités cardiaques.

"Je souffre le martyre", assure-t-il. "Je suis épuisé, je suis sorti pour la première fois hier en promenade avec mes compagnons d'étage, au bout de trois minutes j'ai failli tomber dans les pommes".

En fin d'audience, il insistera: "Je demande simplement un peu d'humanité, je souffre énormément, je voudrais sortir le plus rapidement possible pour me soigner et rester avec mon épouse".

- "Risque de fuite" ? -

Le représentant de l'accusation à l'audience, Serge Roques, n'est autre que l'un des procureurs qui avaient requis l'incarcération de Patrick Balkany lors du procès.

"Fermement opposé" à la mise en liberté du maire, "sous réserve d'une expertise médicale", l'avocat général rappelle les raisons invoquées par le tribunal pour l'incarcérer, notamment son "enracinement dans une délinquance fortement rémunératrice" et la possibilité qu'il ait conservé "des intérêts à l'étranger" lui permettant de se "soustraire à l'action de la justice".

Invoquant un "risque de fuite" et la "propension certaine" de M. Balkany "à fuir ses responsabilités", il estime qu'il est "important de garantir sa représentation au procès en appel", prévu du 11 au 18 décembre pour la fraude fiscale.

Des questions "légitimes" se poseront ensuite, celle de la confusion des peines ou de la "libération conditionnelle d'un homme de plus de 70 ans", "mais ce n'est pas aujourd'hui le débat", insiste-t-il.

Le tribunal avait expliqué "qu'il ne saurait être exclu qu'il ait de l'argent à l'étranger", mais "ça n'a jamais été allégué", balaie le défenseur du maire Eric Dupond-Moretti: "Voilà comment on fonde le fantasme de la fuite".

"Sa femme est ici, sa famille, sa maison, c'est scandaleux de dire qu'il y a un risque de fuite", s'emporte l'avocat. D'autant que "son passeport est entre les mains de la justice française". "Vous avez décidé une fois pour toutes qu'il ne devait plus être maire et la justice intervient comme un troisième pouvoir" pour ce faire, s'agace-t-il.

Au sujet des élections municipales du printemps, "on dit que je veux me représenter, je n'en suis pas sûr du tout", mais dans tous les cas "il faut bien que je prépare ma succession", commente Patrick Balkany. "Je sais bien qu'il y a une peine d'inéligibilité et que même si j'allais à l'élection, ce serait pour un an".

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