Alexis Bachelay, un des porte-parole de Benoît Hamon, a dénoncé vendredi les "manipulations" de Manuel Valls à son encontre, après avoir été pris pour cible par l'ancien Premier ministre pour sa supposée proximité avec le Collectif contre l'islamophobie en France.
"Je le dis à Manuel Valls, je suis extrêmement choqué de ces manipulations. Depuis qu'il a fait ça je reçois via les réseaux sociaux des menaces de mort", a déclaré le député des Hauts-de-Seine, invité de LCP.
Il a ensuite précisé à l'AFP que ces menaces, principalement sur Twitter, sont du type "islamo-collabo, on va te crever".
"On se rappelle de cette députée britannique qui avait été assassinée par un extrémiste pendant la campagne sur le Brexit. Donc je dis à Manuel Valls: +non, tous les coups ne sont pas permis, tous les amalgames ne sont pas possibles+, et moi aujourd'hui, je vous le dis franchement, pour ma famille et pour moi même je suis inquiet, et je suis vraiment complètement déboussolé par ces attaques qui sont abjectes", a-t-il ajouté sur LCP.
"Vraiment, j'en appelle maintenant à la responsabilité. Ce ne sont pas les propos d'un homme d'Etat. Dans un meeting ou à la télévision, on ne jette pas comme ça des noms en pâture. Même si c'est fait pour attaquer Benoît Hamon, tout n'est pas permis dans une campagne", a-t-il conclu.
M. Bachelay a indiqué à l'AFP avoir saisi la Haute autorité des primaires.
Manuel Valls s'en est pris à plusieurs reprises à Alexis Bachelay, affirmant notamment mercredi, lors du débat de l'entre-deux-tours qu'Alexis Bachelay a "organisé une réunion avec le CCIF contre la prolongation de l'état d'urgence" - un CCIF qui selon lui "explique que les musulmans sont pourchassés et qu'il existe une religion d'Etat".
"Cette affirmation est totalement mensongère", avait répliqué M. Bachelay dans un communiqué, précisant que lors d'une réunion en janvier 2016 en présence d'un porte-parole du CCIF, il avait au contraire plaidé "pour la mise en place de l’état d’urgence".
Le député Yann Galut est aussi monté au créneau sur Twitter vendredi pour prendre la défense de M. Bachelay. "Cher @jccambadélis, peux tu calmer @manuelvalls sur ses mensonges à l'encontre de @Abachelay, ces méthodes sont indignes", a protesté cet ancien porte-parole d'Arnaud Montebourg.
Et de rappeler, dans un second tweet, qu'une porte-parole du PS, Corinne Narassiguin, s'était elle-même rendue à un dîner du CCIF en mai 2015 pour y représenter M. Cambadélis et le PS.