Marine Le Pen, présidente du FN, a estimé jeudi à Calais (Pas-de-Calais) que "le problème de la démocratie" en France serait posé si son parti n'obtenait pas de groupe parlementaire à l'Assemblée nationale à l'issue des législatives.
"Je n'ose imaginer que nous n'ayons pas de députés en nombre élevé", a affirmé la présidente du FN, venue soutenir son proche conseiller et beau-frère, Philippe Olivier, candidat aux législatives dans cette 7e circonscription, où Mme Le Pen a réuni 55,17% des voix au second tour de la présidentielle.
"Si tel devait être le cas, si en ayant rassemblé plus d'un Français sur trois à la présidentielle (ndlr: 10,6 millions de voix au second tour sur 47 millions d'inscrits), nous n'avions pas de groupe parlementaire, par le jeu d'un système inique, ça serait pas le problème du FN (...) mais le problème de la démocratie dans notre pays", a-t-elle lancé.
Les sondages ne pronostiquent pas actuellement de manière sûre un groupe parlementaire, soit 15 députés, pour le FN.
"Je ne veux pas croire qu'un président de la République qui place son quinquennat sous le signe de la moralisation de la vie publique puisse présider sous le régime sinistre et Moyen-Âgeux du parti unique", a-t-elle aussi dit, appelant à "la mobilisation de tous les patriotes".
Auparavant, elle avait à nouveau présenté son parti et ses candidats comme "la seule opposition à M. Macron". "Je veux dire aux électeurs +Républicains+ que vous ne pouvez plus avoir le moindre doute sur l'inutilité du vote LR. Quitte à voter Macron au second tour, faites-le dès le premier, ou votez FN!", a-t-elle dit.
"Il est là le vrai choix qui déterminera l'avenir de notre pays. Vous le voyez, le seul vote possible, le seul vote fiable, le seul vote stable, c'est le vote FN", a déclaré l'eurodéputée, elle-même candidate dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, fief du maire FN d'Hénin-Beaumont Steeve Briois.
Pour elle, "en votant pour un candidat LR vous savez pas s'il votera pour ou contre, ça dépendra des jours... vous savez pas s'il siégera dans la majorité ou dans l'opposition"
Marine Le Pen avait prévenu que son seul meeting de campagne des législatives serait à vocation "symbolique" à Calais.
"J'avais promis que je reviendrais autant de fois que nécessaire tant que Calais serait abandonnée au laisser-faire, laisser-aller, laisser-passer, pour ne pas passer sous silence les difficultés auxquelles vous êtes confrontés", a dit la patronne du FN.
Dans une ville marquée par le retour ces dernières semaines de plusieurs centaines de migrants, à comparer aux 7.000 évacués en octobre du bidonville, "la pression migratoire elle est là et ne cédera pas", selon Mme Le Pen.
Elle a mis en garde quant aux "9 à 10 millions de migrants qui attendent de traverser la Méditerranée et rejoindre l'UE" et aux "violences, rixes et à l'insécurité qui se multiplient", selon elle.
M. Olivier, qui s'exprimait avant Mme Le Pen, a été l'un des principaux promoteurs dans l'équipe de campagne de sa belle-soeur d'une ligne identitaire: "Ce mec qui vient vous tuer avec sa kalachnikov, vous vous foutez de savoir s'il l'a payée en euros ou en francs", disait-il à l'AFP en septembre.