Un sommet franco britannique sur fond de crise migratoire

Un sommet franco britannique sur fond de crise migratoire

La question des migrants sera au cœur  du 35e sommet franco-britannique, ce jeudi, à Londres. Si Emmanuel Macron ne prône plus la remise en cause des accords du Touquet comme il le faisait en 2016, un nouveau traité comprenant une aide financière et un meilleur accueil des mineurs isolés devrait être signé.
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Par Simon Barbarit avec l'AFP

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« Le jour où cette relation sera rompue, les migrants ne seront plus à Calais » avertissait fermement en 2016, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, à la veille d’un sommet franco britannique.  Deux ans plus tard, le Brexit a bien eu lieu, Emmanuel Macron a été élu président de la République, Theresa May a succédé à David Cameron et il n’est plus question de remettre en cause ces accords entrés en vigueur en 2004.

Signés par le ministre de l’Intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy,après la fermeture de Sangatte (le centre d’hébergement d’urgence humanitaire géré par la Croix Rouge), ces accords entraînent le blocage des migrants en France avant même de pouvoir effectuer leur demande d’Asile au Royaume Uni. Le contrôle aux frontières britannique se fait sur le territoire français avant la traversée vers l’Angleterre. Le Royaume-Uni ne faisant pas partie de l’espace Schengen, souhaitait ainsi interdire le passage de ses frontières aux non-ressortissants de l’Union européenne.

Le gouvernement britannique vient d’annoncer une augmentation de 44,5 millions de livres (50,5 millions d'euros) à sa contribution financière à Calais et sur les côtes françaises pour renforcer la sécurité à la frontière. Sur les quelque 2.000 mineurs pris en charge après le démantèlement de la « Jungle », le Royaume-Uni, qui s'était engagé à accueillir tous les enfants isolés ayant de la famille sur place et à étudier les dossiers des mineurs « vulnérables », en a finalement accueilli 769, selon les chiffres du ministère britannique de l'Intérieur. L'ONG France Terre d'Asile, elle, évoque 893 mineurs acceptés.

Lors de son déplacement à Calais, Emmanuel Macron avait prévenu que l'État « ne laissera pas se reconstituer une « jungle » comme celle qui a rassemblé jusqu'à 8.000 migrants avant d'être démantelée en 2016.

Sur le plateau de Sénat360, l’ancienne ministre socialiste des Français de l’étranger, Hélène Conway-Mouret, considère que l’absence de remise à plat des accords du Touquet constitue « un recul politique » de la part d’Emmanuel Macron. Jean Bizet, président LR de la commission des affaires européennes du Sénat « partage totalement » cette analyse. « 50 millions d’euros, ce n’est rien au travers du discrédit de toute la région autour de Calais » a-t-il affirmé. (voir la vidéo)

Jean Bizet, Hélène Conway-Mouret évoquent "le recul" d'Emmanuel Macron sur les accords du Touquet
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