Au Sénat, la mission d’information sur Alstom a entendu, mercredi 13 décembre, les organisations syndicales. Ces dernières sont inquiètes que le rapprochement avec Siemens ne débouchent sur de nombreuses suppressions d’emploi. A l’Assemblée nationale, Bruno Le Maire, le ministre de l’économie a une nouvelle fois assuré que tous les sites de productions d’Alstom seraient préservés. Des mots qui ne rassurent pas Claude Mandart, délégué syndical central CFE-CGC Alstom : « On lui fait confiance autant qu’on pouvait faire confiance à Arnaud Montebourg et Emmanuel Macron quand ils ont avalisé la cession des activités énergie d’Alstom à General Electric (…) Sur le projet de cession de rapprochement des activités ferroviaires entre Alstom et Siemens, il y a un engagement de maintien et du niveau global d’emplois et des implantations industrielles en France et en Allemagne, pendant les quatre ans qui vont suivre la réalisation de l’opération. Sauf qu’il n’y a aucune contrepartie, donc on est en droit d’être un tant soit peu inquiets. »
Et d’ajouter : « Nous sommes les derniers survivants (…) et nous allons être cédés à Siemens. Parce que quoique nos directions puissent en dire, c’est quand même une filialisation de l’activité ferroviaire d’Alstom par Siemens. »
Claude Mandart est favorable à l’idée de faire un Airbus du ferroviaire mais pas en s’y prenant de cette façon : « Y compris la direction d’Alstom (…), je suis persuadé que tout le monde a été pris de vitesse. C’est une décision qui vient des politiques (…) cela a été un petit peu précipité. »
Le syndicaliste lance un appel aux sénateurs afin que l’Etat prenne « ses responsabilités » : « Que [les sénateurs] essaient de nous appuyer dans notre démarche pour forcer le gouvernement à prendre des garanties ».