Une alliance à gauche ? « Il faut se mettre d’accord sur une dizaine de propositions », affirme Yannick Jadot

« Orgueil », « immaturité », « vexation », interrogé par Public Sénat, l’ancien candidat écologiste à l’élection présidentielle dénonce les ressorts de la décision d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale. A propos d’un accord à gauche, Yannick Jadot demande à rééquilibrer l’accord électoral de 2022 et le partage des circonscriptions, en simplifiant l’accord électoral programmatique.
Quentin Calmet

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Cela a été un coup de poing dans l’équilibre de nos institutions, et par rapport à l’extrême droite », commente Yannick Jadot, ce lundi soir auprès de Public Sénat. Il explique : « Depuis des mois et des mois, il y a une stratégie de complaisance du pouvoir et particulièrement du président de la République vis-à-vis des idées de l’extrême droite, alors qu’il était élu pour faire barrage, pour faire rempart, on l’a vu sur la loi immigration. Là d’un seul coup, il se soumet aux désidératas, auxquelles ne croyait même pas l’extrême droite, c’est-à-dire qu’il met par orgueil, par immaturité, par vexation, par rapport à la défaite de dimanche soir, sur un scrutin européen, il met l’Assemblée nationale à portée de tir, à portée de canon de l’extrême droite. Donc c’est un pari extrêmement dangereux pour notre pays, extrêmement dangereux pour l’Europe parce que la France n’est pas n’importe quel pays en Europe, donc il va falloir de notre côté la gauche et les écologistes déjouer ce scénario funeste. »

 

« Porter un front républicain »

 

« Il faut que toutes les forces de gauche, et écologistes se rassemblent, plaide Yannick Jadot. Il explique qu’il faut se rassembler « pour porter une espérance pour ce pays, pour porter un front républicain, un front populaire écologiste face à l’extrême droite, parce qu’on voit bien que la Macronie est discréditée, disqualifiée et qu’il nous faut porter un projet qui nous maintient dans les valeurs de la République, dans les valeurs, les principes de la démocratie. »

 

Sur quelles bases faire alliance à gauche ?

 

« Il y a deux choses qui se jouent dans un accord : c’est un accord électoral, donc il va falloir évidemment reconduire les sortants, peut-être faire quelques ajustements sur certaines circonscriptions pour que tout le monde s’y retrouve mais il faut rééquilibrer politiquement l’accord de cette coalition. Ça ne peut plus être la situation de 2022, c’est une nouvelle situation et je pense qu’il ne faut pas s’acharner à vouloir faire 400 pages d’accord en quelques jours. Parce qu’il ne reste que quelques jours. Il faut se mettre d’accord sur une dizaine de grandes propositions qui gouverneraient le pays avec cette coalition pour les 2 ans qui viennent. »

Dans la même thématique

LAC DES BOUILLOUSES
6min

Politique

« Qu’on arrête de marcher sur la tête ! » : le coup de gueule de la sénatrice Frédérique Espagnac contre la suppression du Conseil national de la montagne

Dans le cadre de l’examen du projet de loi simplification, les députés ont supprimé en commission le Conseil national de la montagne, instance consultative qui rassemble les acteurs de ces territoires. Un vote qui étonne la sénatrice PS Frédérique Espagnac, d’autant que Matignon lui avait donné des assurances. « Que tout ce petit monde revienne à la raison », demande l’élue des Pyrénées-Atlantiques.

Le

Une alliance à gauche ? « Il faut se mettre d’accord sur une dizaine de propositions », affirme Yannick Jadot
2min

Politique

Visite du président du Rassemblement national en Israël : « Jordan Bardella ira indirectement porter la voix de la France », affirme Thomas Ménagé

Invité de la matinale de Public Sénat, Thomas Ménagé, député RN du Loiret, a évoqué le voyage de Jordan Bardella en Israël, qui aura lieu les 26 et 27 mars. Pour le porte-parole du Rassemblement national, cette visite constitue un « prémice » de l’engagement sur la scène internationale du Rassemblement national et n’est pas « une instrumentalisation » de la lutte contre l’antisémitisme, contrairement à ce qu’affirme Yonathan Arfi, le président du CRIF.

Le