Une nouvelle journée de grève des fonctionnaires, sous le signe de l’unité syndicale

Une nouvelle journée de grève des fonctionnaires, sous le signe de l’unité syndicale

Les fonctionnaires sont appelés à une troisième journée de grève ce mardi, après un appel unitaire des syndicats. Ils défilent pour la défense de leur statut et des services publics, mais aussi contre l’orientation des réformes engagées.
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Pour la troisième fois depuis l’automne, les fonctionnaires vont battre le pavé ce mardi après-midi, inquiets par la réforme de la fonction publique que prépare le gouvernement.

Comme pour leur première mobilisation du 10 octobre, les neuf fédérations ont lancé un appel à cette journée de grève et de manifestations dans tout le territoire (plus de 130 cortèges sont annoncés), et ce, dans les trois composantes de la fonction publique (État, hospitalière et territoriale).

Signe d’une solidarité entre les différentes centrales, les dirigeants des cinq principaux syndicats – Philippe Martinez pour la CGT, Laurent Berger pour la CFDT, Pascal Pavageau pour FO, Philippe Louis pour la CFTC et François Hommeril pour la CFE-CGC, défileront ensemble à Paris, entre la place de la République et de la place de la Nation. Cette image d’unité dans un cortège n’avait plus été observée depuis la réforme des retraites de 2010.

Le 22 mars dernier, la CFDT et l’Unsa ne s’étaient pas jointes à la mobilisation, pour donner une chance à la concertation. Changement de ton depuis. La CFDT fonctions publiques estime qu’il est possible de se retrouver les uns et les autres sur des revendications concrètes, précises ».

Une « mise à mal des missions publiques »

Depuis la précédente journée d’action du 22 mars, les mots d’ordre n’ont pas changé. Les fonctionnaires dénoncent ce qu’ils considèrent comme une « mise à mal des missions publiques » mais également la « dégradation des conditions de travail », et veulent défendre leur pouvoir d’achat, mis à mal par le gel du point d’indice ou encore le report d'un an du plan de revalorisation des carrières.

De manière générale, c’est l’esprit et les orientations du plan « action publique 2022 » qui sont reprochés (relire notre article), un chantier qui fait l’objet de concertations depuis la fin mars. Sur notre antenne, ce matin, le nouveau secrétaire général de Force Ouvrière, Pascal Pavageau a critiqué la vision « dogmatique » du gouvernement. Selon lui, « il y a une attaque frontale du statut général de la fonction publique ».

Les déclarations, ce lundi, du secrétaire d’État Olivier Dussopt, qu’il n’y aura « pas de remise en cause » de ce statut, mais simplement des « ajustements », ont été très loin de dissiper les craintes des syndicats. « Cela ne nous rassure pas. Il dit cela alors qu'il veut réduire le périmètre d'action des fonctionnaires, supprimer des emplois et recruter des contractuels », s’exprimait hier sur France 3 Bernadette Groison, la secrétaire générale de la FSU.

Une mobilisation qui se présente « sous les meilleurs auspices », selon la CGT

Selon ce syndicat, le plus représenté dans l’enseignement, le taux de gréviste chez les enseignants dans le primaire pourrait progresser par rapport au mouvement du 22 mars : 30% des professeurs des écoles se sont déclarés en grève ce mardi. Dans le secondaire, les collèges risquent aussi d’être concernés par le mouvement, de même que les crèches dans la petite enfance. Les personnels de santé devraient aussi se joindre au mouvement, des débrayages sont à prévoir dans les hôpitaux.

Des perturbations sont également à prévoir dans le ciel, la Direction générale de l’aviation civile a recommandé aux compagnies d’annuler 20% des vols. Du côté de la SNCF, où les cheminots s’opposent à la réforme ferroviaire, seul Sud Rail a déposé un préavis, mais un nouvel épisode de grève de 48 heures doit débuter ce soir à 20h00.

La mobilisation se présente « sous les meilleurs auspices » au vu des « remontées » de terrain, assure Jean-Marc Canon (CGT).

Les chiffres de la mobilisation devraient être scrutés avec attention à l’issue de cette troisième de mobilisation, qui fera à nouveau figure de test. La précédente avait réuni 323.000 personnes dans la rue, selon le ministère de l'Intérieur (500.000 selon la CGT) et la toute première, celle du 10 octobre, 209.000 (400.000).

En filigrane de ces journées de mobilisation, le contexte syndical est marqué par les élections professionnelles à venir, le 6 décembre prochain.

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