Une participation en forte hausse, première surprise des européennes
Une forte hausse de la participation, qui devrait se situer entre 51,3% et 54% en métropole selon les sondeurs, soit une augmentation inédite de...
Par Eric LAGNEAU
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Une forte hausse de la participation, qui devrait se situer entre 51,3% et 54% en métropole selon les sondeurs, soit une augmentation inédite de 6,5 à 10 points par rapport à la précédente édition de 2014, est la première grande surprise des européennes de dimanche.
Les abstentionnistes, premier parti de France aux élections européennes, comme d'habitude ? Depuis 20 ans, moins d'un électeur sur deux se déplace en France pour élire les eurodéputés, et les derniers sondages n'indiquaient pas d'inversion majeure lors du vote ce dimanche.
Ils avaient certes relevé une progression constante de la volonté de prendre part au vote dans le dernier mois (seulement 40% tout début mai) mais elle était encore mesurée vendredi à 46,5% par l'Ifop ou 47% par Ipsos par exemple.
Dimanche, la participation devrait finalement atteindre 54%, selon Ifop-Fiducial pour CNews, Sud Radio et Paris Match, 52,2% pour Harris-Interactive/Epoka avec TF1, LCI, RTL et Le Figaro, 52% pour l'institut Elabe avec BFMTV et 51,3% selon Ipsos pour France Télévisions et Radio France.
La participation en France aux élections européennes depuis 1979
AFP
Il s'agit potentiellement de la participation la plus élevée aux européennes en France depuis 1994 (52,76%), même si elle reste très loin de celle de la première désignation au suffrage universel des représentants français au Parlement européen en 1979 (60,7%).
- Première élection depuis 2017 -
En 2014, la participation au scrutin européen en métropole s'était élevée à 44,23% et sur la France entière (métropole + Outremer) à 42,43%, un score déjà supérieur à celui des européennes de 2009 (40,63%, la plus faible participation pour ce type de scrutin).
Les politologues eux-mêmes ne cachent pas leur surprise devant ce sursaut civique. "Une telle hausse est assez notable et c'est d'autant plus surprenant qu'on a eu une campagne électorale qui a tardé à prendre, en raison de la crise des +gilets jaunes+ et du grand débat", analyse pour l'AFP Anne Jadot, maître de conférences en science politique à l'université de Lorraine.
"Mais il ne faut pas oublier que c'est la première élection depuis 2017, relève-t-elle. Il peut y avoir plusieurs causes qui se conjuguent, mais j'y vois d'abord une volonté des Français de s'exprimer dans les urnes, en se disant: +On nous redonne enfin la parole, profitons-en+".
Grande nouveauté cette année: le scrutin se déroulait dans le cadre d'une circonscription nationale. Fini le découpage en huit circonscriptions régionales qui était en vigueur depuis 15 ans, et place à des listes nationales. Pour le gouvernement, ce devait être un moyen d'"intéresser" les Français à ce scrutin pour une Union européenne (UE) souvent jugée lointaine, et donc favoriser la participation.
- Regain dans toute l'UE -
"Clairement, cette nouveauté de la circonscription unique a joué un rôle, ça a contribué, avec les mêmes têtes de liste partout, les débats télévisés, à donner une dynamique nationale à la campagne, surtout dans les derniers jours", confirme à l'AFP Pierre Lefébure, maître de conférences en science politique à l'université Paris-Villetaneuse.
"Incontestablement, la forte implication dans la campagne d'Emmanuel Macron a également contribué à nationaliser le scrutin. Il a cherché à surmobiliser son camp, mais il a aussi donné du carburant aux camps adverses", souligne le politologue.
Cette "mobilisation différentielle" a surtout joué en faveur du Rassemblement national et des écologistes d'EELV.
Mais le succès de ces derniers rappelle aussi que le regain de participation doit être replacé dans le contexte plus large de l'Europe. Il n'y a pas qu'en France que les citoyens européens semblent avoir retrouvé de l'appétit pour ce scrutin traditionnellement boudé dans l'UE.
Les taux de participation pour les élections européennes sont "les plus élevés en 20 ans" et l'estimation est de 51% pour les 27 pays de l'UE, sans le Royaume Uni, a annoncé dimanche le Parlement européen.
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