Une réforme des retraites sans 49.3 ? « Le gros du problème sera chez LR », admet Éric Woerth
Sans une majorité de voix chez les députés LR, le gouvernement ne pourra pas faire voter le texte à l’Assemblée nationale. Invité de la matinale de Public Sénat, Éric Woerth a dénoncé les ambitions qui agitent son ancienne famille politique, poussant selon lui certains responsables à remettre en cause leur soutien à la réforme des retraites, pourtant longtemps souhaitée par la droite.

Une réforme des retraites sans 49.3 ? « Le gros du problème sera chez LR », admet Éric Woerth

Sans une majorité de voix chez les députés LR, le gouvernement ne pourra pas faire voter le texte à l’Assemblée nationale. Invité de la matinale de Public Sénat, Éric Woerth a dénoncé les ambitions qui agitent son ancienne famille politique, poussant selon lui certains responsables à remettre en cause leur soutien à la réforme des retraites, pourtant longtemps souhaitée par la droite.
Romain David

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Le gouvernement pourra-t-il se passer d’un recours au 49.3 pour faire adopter sa réforme des retraites ? Les yeux du camp présidentiel sont largement rivés vers les députés Les Républicains, clefs d’un vote positif sur ce texte hautement polémique. Alors que le groupe piloté par Olivier Marleix a été animé de vives frictions lors de l’examen avorté de la réforme en février, reste à savoir si la commission mixte paritaire (CMP) qui se tiendra jeudi pourra accoucher d’une version capable de rassembler l’ensemble des LR. « J’ai bon espoir qu’il y ait un vote, et donc une capacité à faire en sorte que les LR puissent voter largement, même si tout le monde ne la vote pas. On n’est jamais sûr de faire le plein de voix », a commenté ce mardi 14 mars, au micro de Public Sénat, le député Éric Woerth, lui-même ex-LR passé chez les macronistes en marge de la dernière présidentielle.

« Laurent Wauquiez, visiblement, ne veut pas de ce texte »

« Le gros du problème sera chez LR, puisqu’on nous annonce parfois un tiers de députés ne votant pas sur 60 LR, soit une vingtaine. C’est tout à fait considérable », admet cet ancien ministre du Budget de Nicolas Sarkozy. « Je vois qu’il y a des agitations : les camarades d’Aurélien Pradié, qui sont très peu nombreux. Après, il y a tout ceux qui veulent soutenir Laurent Wauquiez et qui ne veulent pas voter », pointe notamment Éric Woerth. « Laurent Wauquiez, visiblement, ne veut pas de ce texte. J’ai connu un Laurent Wauquiez plus actif, s’il voulait de ce texte il leur demanderait de le voter. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. »

« On voit bien que cette réforme des retraites devient un terrible alibi pour tous ceux qui veulent prendre le pouvoir chez les Républicains », observe encore le député de l’Oise. Il accuse ainsi certains responsables de son ancienne famille politique de vouloir capitaliser en faisant monter les enchères autour de ce projet de loi. « Ce ne sont que des sujets internes d’ambitions et de projections personnelles vers les élections de 2027, tout cela au détriment d’une réforme que les Républicains auraient fait eux-mêmes s’ils avaient été au pouvoir, peut-être même plus dure. »

« Madame Panot, comme d’autres, est accro des réseaux sociaux »

Par ailleurs, plusieurs membres de la Nupes, notamment le député socialiste Boris Vallaud, ont fait savoir qu’ils souhaitaient que les échanges de la commission mixte paritaire, qui se tiennent traditionnellement à huis clos, soient rendus publics. Lundi soir, sur notre antenne, Mathilde Panot, la présidente du groupe La France insoumise, qui fera partie des membres de cette CMP, a menacé de faire « fuiter » son contenu. « La Nupes est totalement dans la communication », s’agace Éric Woerth. « Eux veulent empêcher les négociations d’aboutir, ce sont des propositions tout à fait inacceptables ! »

« Madame Panot, comme d’autres, est accro des réseaux sociaux, ils veulent sans arrêt y voir leur image. Ils sont d’un égotisme complètement dingue », dénonce l’élu. « Ils en ont fait une culture. Il n’existe pas par leurs idées, qui sont égales à zéro, uniquement par l’image qu’ils ont envie de donner, une image de polémique. »

« Pourquoi cela n’est pas public ? », poursuit Éric Woerth. « Pour la sérénité des débats, cela permet de regarder objectivement les choses, essayer de trouver, parfois dans un débat long, de bons compromis. Tout cela sous la pression des caméras et d’un public donnera la même chose qu’à l’Assemblée », avertit notre invité.

Partager cet article

Dans la même thématique

Une réforme des retraites sans 49.3 ? « Le gros du problème sera chez LR », admet Éric Woerth
3min

Politique

« On peut avoir de très bonnes habitudes de consommation sur internet, sans avoir à ruiner son éthique », estime cet étudiant en droit

A l’heure où les commerces de centre-ville ferment les uns après les autres, la consommation sur internet n’a jamais été aussi forte. Difficile de rivaliser lorsque certaines plateformes inondent le marché de promotions et livrent les commandes en moins de 24h. Pour Thomas Martinet, étudiant en droit à Montpellier, acheter en ligne n’est pas contradictoire avec une consommation responsable. Dans l’émission Dialogue Citoyen présentée par Quentin Calmet, il interpelle plusieurs sénateurs sur la nécessité pour les petits commerçants de s’adapter à l’ère du numérique.

Le

Elections legislatives, premier tour dans le gard.
4min

Politique

Municipales 2026 : la parité bouscule les petites communes

La parité s’impose désormais dans les communes de moins de 1 000 habitants. À partir des élections municipales de 2026, les listes devront respecter une stricte alternance femmes-hommes, et le panachage sera interdit. Une réforme qui, entre volonté d’égalité et réalités locales, divise fortement les élus.

Le

6min

Politique

Déploiement d’un service militaire volontaire ? « Le gouvernement s’engage dans cette voie-là », selon Hélène Conway-Mouret

Les propos du chef d’Etat-major des Armées, face au congrès des maires de France, ont fait réagir la classe politique, alors qu’il a appelé les édiles à « préparer leurs populations », à un possible conflit dans quelques années. Son discours a aussi réactivé l’idée d’un déploiement d’un nouveau service volontaire par Emmanuel Macron.

Le