Une trentaine de députés enjoignent le groupe Bigard à révéler ses comptes

Une trentaine de députés enjoignent le groupe Bigard à révéler ses comptes

Une trentaine de députés, emmenés par le MoDem Richard Ramos et l'Insoumis François Ruffin, exhortent le groupe Bigard à publier...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Une trentaine de députés, emmenés par le MoDem Richard Ramos et l'Insoumis François Ruffin, exhortent le groupe Bigard à publier ses comptes, dans une lettre dont l'envoi, depuis la Poste de l'Assemblée, a été mis en scène dans une vidéo diffusée jeudi.

Maxence Bigard, fils du PDG du numéro un français de la viande Jean-Paul Bigard, a provoqué un tollé mi-septembre lors d'une audition en commission des Affaires économiques à l'Assemblée nationale en refusant de répondre aux questions des députés, notamment sur la non-publication des comptes de son entreprise.

"On est dans +le Parrain+ ou on est dans une commission d'audition à l'Assemblée nationale?", s'était exaspéré François Ruffin, élu LFI de la Somme.

La publication des comptes est obligatoire en vertu du code du commerce, sous peine de sanctions, rappellent les députés signataires dans ce courrier daté du 27 septembre.

"Il est venu devant la représentation nationale nous dire +j'en ai rien à faire, je ne publie pas mes comptes, on ne peut pas savoir la marge que je fais+. Et on continue à ce que des agriculteurs gagnent moins de 350 euros par mois", a déploré Richard Ramos, député du Loiret, dans une vidéo avec François Ruffin, postée sur le fil Twitter de l'Insoumis.

"Nous vous demandons de bien vouloir vous conformer à vos obligations légales et cesser de mépriser les député-e-s, représentant-e-s de la Nation", enjoignent par écrit les élus MoDem, LFI, LREM (Jean-Baptiste Moreau, Yves Blein, etc), Constructifs (Laure de la Raudière...), PCF (Sébastien Jumel, Alain Bruneel...).

Et, en l'absence de réponse, "nous serons dans l'obligation d'activer des démarches de contraintes", avertissent-ils.

"Si vous ne publiez pas vos comptes, M. Bigard, nous ferons en sorte que vous payiez effectivement 2% chaque jour de votre chiffre d'affaires, qui est colossal et se monte en milliards. On vous fera payer", lance Richard Ramos dans la vidéo avec François Ruffin, évoquant "un bras de fer entre la politique (...) et l'industriel".

La loi Sapin II, adoptée fin 2016 sous le quinquennat Hollande, prévoit une pénalité financière pouvant aller jusqu’à 2% du chiffre d’affaires moyen journalier enregistré en France par jour de retard, pour toute entreprise de transformation agricole refusant de publier ses comptes.

En plus du président de la commission Roland Lescure (LREM), une copie du courrier a été adressée au ministre de l’Agriculture Stéphane Travert et à Philippe Chalmin, président de l'observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires.

Dans la même thématique

France New Caledonia Politics FLNKS
6min

Politique

Émeutes en Nouvelle-Calédonie : quelle est l’influence de l’Azerbaïdjan ?

Alors que la Nouvelle-Calédonie est en proie à des émeutes meurtrières, Gérald Darmanin accuse l’Azerbaïdjan de souffler sur les braises. Depuis quelques mois, le pays prorusse affiche en effet son soutien aux mobilisations des indépendantistes, tout en rejetant « les accusations infondées » du ministre de l’Intérieur.

Le

New Caledonia Unrest
10min

Politique

Nouvelle-Calédonie : « Les présidents du Sénat et de l’Assemblée sont tout trouvés pour renouer le dialogue », soutient Bruno Retailleau

Pour sortir de la crise en Nouvelle-Calédonie, où l’Etat d’urgence a été décrété, le président du groupe LR propose la création d’un « comité de médiateurs », avec Gérard Larcher, qui « est respecté par toutes les parties et parle à tout le monde », et Yaël Braun-Pivet. Patrick Kanner, à la tête des sénateurs socialistes, est « favorable » à l’idée d’une médiation, réclamée aussi par le PS. Il estime que « le gouvernement s’est mis dans le mur en klaxonnant, en voulant jouer l’autorité ».

Le

DOUAI : JOURNEE MORTE PRISON
5min

Politique

Attaque d’un fourgon pénitentiaire : comment fonctionnent les extractions judiciaires de détenus ?

L’attaque d’un fourgon pénitentiaire qui a coûté la vie à deux agents et blessé trois autres a mis en lumière les dangers qui entourent les extractions judiciaires de détenus. Une mission exercée auparavant par les forces de sécurité intérieures avant d’être progressivement transférée à l’administration pénitentiaire et donc au ministère de la justice non sans difficultés. Explications.

Le