Agnès Buzin, ministre de la Santé, a reçu lundi les médecins urgentistes, autour du cadre de la mort de Naomi Musenga, décédée en décembre dernier, suite à une mauvaise gestion de sa prise en charge médicale. A l’issue de cette réunion, la ministre et les partenaires ont dégagé trois axes de travail : « la formation des professionnels », notamment ceux qui « travaillent au sein de la régulation », « le suivi des procédures » et « l’assurance qualité ». Une feuille de route sur ces trois thèmes sera remise à la ministre « d’ici le 1er juillet », de la part des représentants urgentistes. Un calendrier accéléré car « il y a un impératif de résultats » rappelle la ministre qui entend que cette problématique soit traitée « dès l’été ».
Bernard Jomier, sénateur PS de Paris, estime que ce sont des réponses « nécessaires », mais qu’il ne faut pas extraire cet évènement du « contexte », qui est « que le SAMU a vu son nombre d’appels multiplié par plus de trois en une vingtaine d’années, au rythme d’ailleurs de la fréquentation des services d’urgence ». Pour le sénateur, il faut donc « une réponse plus large ». « Ce n’est pas qu’un manque de moyens, c’est aussi une question d’organisation. Les urgences, en France, sont beaucoup trop centrées sur l’hôpital, et sur une réponse unique » explique-t-il.
« Il faut mettre des réponses en amont, concernant la permanence des soins ambulatoires. Il faut aller vers des lieux de recours qui évitent d’aller systématiquement vers le SAMU et les urgences des hôpitaux » annonce-t-il.
Concernant le manque d’empathie de l’opératrice du SAMU, l’élu explique : Vous savez, moi je suis aussi professionnel de santé, qu’un professionnel de santé fasse une faute, ça existe, il faut que ça existe le moins possible, il faut bien sûr former à l’empathie, (…) mais alors il va falloir former aussi les ministres à l’empathie ».
Le socialiste appelle le gouvernement à prendre des décisions de fond, et à ne pas se focaliser sur cet « évènement, qui est tout à fait scandaleux », mais qui, finalement « reste un évènement isolé ».
François Braun, président de SAMU urgence de France, a déclaré à l’issue de cette réunion : « Je pense que nous avons été très bien entendus par la ministre. Nous avons, dans cette triste affaire, un devoir collectif, qui est d’améliorer la prise en charge au niveau des appels, du SAMU ».
Egalement présent, Patrick Pelloux, médecin et président des urgentistes de France, évoque les enjeux de l’élaboration de cette future feuille de route : « Il y a du moyen terme, parce que c’est ça que nos concitoyens attendent, avec une assurance qualité rapide, et du plus long terme, qui va être de discuter le fonctionnement des SAMU, avec un débat entre nous, sur le numéro unique, pour savoir quelles doivent être les évolutions des plateformes de régulation ».
Les propositions du Sénat concernant les urgences hospitalières n’ont pas, à ce jour, été prises en compte par le gouvernement.