« La stratégie de vaccination a connu un raté dramatique et nous a amené, nous les maires, à taper du poing sur la table suffisamment fortement pour que le Président et le gouvernement comprennent qu’il fallait changer complètement de braquet. Heureusement qu’on a été entendus car on allait à la catastrophe ». C’est la réponse de Jean-François Copé, ce lundi, invité de la matinale de Public Sénat, « Bonjour chez vous », à Olivier Véran.
En effet, dimanche le ministre de la Santé a dénoncé « l’outrance » et les « fausses polémiques » émanant de certains élus locaux qui selon lui ont choisi le début de la campagne de vaccination contre le Covid-19 pour faire « pour se faire un coup de communication ».
« On n’a eu aucune nouvelle. La réalité elle est là. Après, il (Olivier Véran) peut expliquer jusqu’à demain qu’on n’a rien compris, qu’on n’est pas intelligents, la réalité elle est là » rétorque le maire de Meaux qui ne s’est pas fait prier pour lister les manquements de la stratégie vaccinale : « La lenteur au démarrage », « l’opacité des décisions » et « troisièmement parmi ces génies qui se sont réunis dans les conseils de défense, il n’y en a pas eu un seul qui s’est dit : peut-être qu’on pourrait s’appuyer sur les maires ». « Tout a été organisé pour couper le contact entre Paris qui décide et les maires qui font le job ».
Pour Jean-François Copé, cette absence de concertation avec les élus locaux « est un syndrome assez classique d’hommes et femmes de grande qualité mais qui n’ont aucune expérience de terrain. Emmanuel Macron a lui-même revendiqué le fait d’être un amateur comme une fierté » a-t-il pointé. Une référence à une expression du chef de l’Etat prononcée il y a un an, en pleine réforme des retraites, devant les parlementaires LREM : « Soyez fiers d’être amateurs », les avait-il enjoint.
En conclusion, Jean-François Copé pointe ce qu’il estime être « une grave erreur » du gouvernement. « Il y a ce sentiment qu’à Paris on sait tout, et que sur le terrain les gars ne sont pas au niveau ». Un sentiment aggravé par la réforme sur le non-cumul des mandats. « Du coup, à l’Assemblée il n’y a plus personne qui a le contact ».