« Une communication chaotique ». C’est le constat que fait le président du groupe socialiste au Sénat au lendemain de l’intervention surprise du président de la République au Journal de 20 heures de TF1 pour évoquer la stratégie vaccinale du gouvernement. « Le président de la République est intervenu hier soir, un peu à la va-vite sur la forme, comme pour dire : « Je siffle la fin de la récréation et je dis au gouvernement ce qu’il faut annoncer ». Ce n’est pas bon signe pour la gestion de la communication du gouvernement, qui est très chaotique », affirme Patrick Kanner, ce mercredi, invité sur le plateau de la matinale de Public Sénat. Pour le sénateur socialiste, « les chiffres ne sont pas à la hauteur de l’espérance annoncée par Emmanuel Macron en matière de vaccination ». Il pointe du doigt le manque de doses disponibles, et le report à plusieurs semaines de rendez-vous programmés pour des vaccinations.
« Les élus font ce qu’ils peuvent, mais ils commencent à être saturés par le fait de devoir décommander des rendez-vous. Je le regrette, et j’espère que des doses supplémentaires finiront par arriver, parce qu’aujourd’hui c’est la course contre la montre, et nous sommes à plus de 24 000 contaminations par jour, bien loin des 5 000 qu’espérait Emmanuel Macron à l’annonce du second confinement », commente Patrick Kanner. Encore une fois, le sénateur du Nord regrette le « manque d’anticipation » du gouvernement en la matière, et évoque l’ouverture d’une commission d’enquête. « Je souhaite que le manque d’anticipation et de préparation dans cette affaire soit mis sur la table pour cibler les échecs de nos difficultés à gérer cette crise. On ne peut pas agir dans de bonnes conditions si on ne comprend pas ce qui s’est passé et la vaccination aujourd’hui n’est pas à la hauteur », assure-t-il.
« Tout repose sur Emmanuel Macron »
Au micro de Public Sénat, Patrick Kanner questionne la stratégie vaccinale du gouvernement, la comparant notamment à la stratégie israélienne. « En Israël, ils vaccinent déjà les adolescents, parce qu’ils ont investi plus dans la vaccination. Le confinement coûte bien plus cher que les doses de vaccin, peut-être que la solution israélienne était la bonne, on ne l’a pas prise, dont acte ». Revenant sur le choix d’Emmanuel Macron de ne pas reconfiner le pays, le chef de file des sénateurs socialistes se montre sévère. « Je ne suis pas d’accord, parce que je ne vois pas comment les mesures prises vont ralentir les chiffres et la contamination. Le premier ministre est visiblement complètement dépassé par son président. On voit bien que le scénario de Jean Castex a été balayé par le président de la République, et que tout repose désormais sur lui », analyse Patrick Kanner.