Olivier Véran l’avait annoncé il y a deux semaines : les premiers « vaccinodromes » commencent à se mettre en place, comme au Stade de France en Seine-Saint-Denis, qui sera le plus « grand » du pays. Une initiative qui peut être un « soulagement » pour ce territoire fortement touché, concède le député LFI du département Éric Coquerel, invité mardi matin de la matinale de Public Sent « Bonjour Chez vous ». « À condition que ce ne soit pas au détriment des centres de proximité », ajoute-t-il dans la foulée, ce qu’a assuré le ministre de la Santé dimanche.
Éric Coquerel aimerait par ailleurs que les « vaccinodromes » enclenchent un changement de stratégie vaccinale. Avec son collègue député communiste Stéphane Peu, il a ainsi demandé un changement de doctrine « pour que les publics qui sont les plus susceptibles d’être contaminés deviennent prioritaires ». Objectif : vacciner les enseignants ou les professions « en première ligne », plaident-ils. D’autant que l’actuelle stratégie du gouvernement serait très défavorable à son département. La répartition des doses de vaccins s’est faite « au détriment » des départements populaires, dénonce-t-il, évaluant la dotation de la Seine-Saint-Denis à « moitié moins de doses que la moyenne nationale ».
En bref, Éric Coquerel estime que « le pari sanitaire et le pari économique du gouvernement sont un échec total ». « En janvier, l’objectif était de tenir et pas de fermer les écoles et de confiner en avril. Or, à la fin du mois on va atteindre le maximum en taux d’occupation des lits de réanimation et on est à 40 000 contaminations par jour », rappelle-t-il. Il estime donc que l’enjeu est de « réussir le nouveau déconfinement ». Pour ce faire, il demande par exemple « que l’on prépare la rentrée scolaire avec le dédoublement des classes, travailler l’isolement des malades, créer des lits de réanimation, et mettre en place la licence publique pour les vaccins ». S’il juge que les mesures ne sont pas les « bonnes », il reconnaît tout de même qu’il était devenu impératif de « fermer les écoles », particulièrement en Seine -Saint-Denis où le taux d’incidence y dépassait les 1000.
Quant à la réticence des Français à se faire vacciner avec le produit AstraZeneca, Éric Coquerel pense que « l’on a intérêt à ouvrir à d’autres vaccins rapidement pour que les gens aient le choix ».