Vaccination obligatoire des soignants : les principaux groupes politiques du Sénat répondent favorablement à Jean Castex
La droite sénatoriale, les centristes et les socialistes vont répondre favorablement à la consultation du Premier ministre. Les écologistes, eux, préféreraient « une obligation non contraignante ». Quant aux communistes, la position n’est pas encore arrêtée.

Vaccination obligatoire des soignants : les principaux groupes politiques du Sénat répondent favorablement à Jean Castex

La droite sénatoriale, les centristes et les socialistes vont répondre favorablement à la consultation du Premier ministre. Les écologistes, eux, préféreraient « une obligation non contraignante ». Quant aux communistes, la position n’est pas encore arrêtée.
Public Senat GO&UP

Temps de lecture :

5 min

Publié le

Mis à jour le

Jean Castex doit recevoir leurs réponses sous peu. La semaine dernière, le Premier ministre a consulté les présidents des groupes parlementaires à propos de l’obligation vaccinale des soignants (et plus largement) et de l’extension du « pass sanitaire ». Résultat, les principaux groupes sénatoriaux sont favorables à cette mesure coercitive, censée relancer le rythme des vaccinations.

Pour Les Républicains, la réponse définitive ne faisait pas trop de doute. « Nous sommes une majorité à penser que les soignants et les personnels en Ehpad doivent être vaccinés. Il ne faut pas exclure la vaccination globale, selon l’évolution de la situation », résume le sénateur LR René-Paul Savary, à la sortie de la réunion de groupe ce mardi. « Gérard Larcher veut que la majorité sénatoriale parle d’une même voix », confiait vendredi l’entourage du président LR du Sénat. Les centristes sont également sur cette position. « A partir du moment où vous avez un problème de santé publique grave, il faut protéger les Français, y compris malgré eux », expliquait déjà la semaine dernière leur président, Hervé Marseille. Il compte également s’appuyer sur le pass sanitaire et souscrit aux propositions de la mission d’information du Sénat, qui recommande l’élargissement de l’obligation vaccinale aux 24-59 ans.

Débat plus prononcé à gauche

Sans surprise, les socialistes aussi approuvent les propositions du Premier ministre. Pour rappel, le sénateur apparenté socialiste Bernard Jomier préside la mission d’information favorable à l’élargissement de la vaccination obligatoire. Mais le débat a néanmoins été âpre au sein du groupe. La sénatrice Angèle Préville a voté contre, et Hélène Conway-Mouret a elle aussi exprimé sa désapprobation. « Nous avons eu un débat de plus d’une heure autour de Bernard Jomier. Il y a eu quelques réserves, mais un avis unanime sur l’idée de répondre à Jean Castex que nous sommes favorables à l’obligation vaccinale pour les soignants mais aussi pour les intervenants en Ehpad, sachant que nous voulons inscrire cette éventuelle décision du gouvernement dans un séquençage pour aboutir à ce que d’ici la fin de l’été, il n’y ait pas 40 millions de vaccinés mais qu’on soit à 45 voire 50 millions. Parce qu’aujourd’hui il y a encore 37 % des Français qui n’ont pas reçu une première dose », souligne le patron des sénateurs socialistes, Patrick Kanner, à la sortie du groupe. L’ancien ministre de François Hollande insiste particulièrement sur le ciblage des plus jeunes : « Les 12-17 ans sont des clients potentiels pour le développement du variant Delta, nous sommes à moins de 15 % de vaccinés. Donc il faut les encourager à aller se faire vacciner ». Ils valident aussi l’extension du pass sanitaire. « Le pass sanitaire est un bon outil. Si demain il devait y avoir des mesures de restrictions, par exemple s’il y avait une quatrième vague ou un couvre-feu, ceux qui auront fait l’effort doivent pouvoir considérer qu’ils ont des libertés liées à leur engagement personnel », estime Patrick Kanner.

Chez les écologistes, il y avait ce matin « autant de nuances que de membres du groupe », sourit une sénatrice écolo. Finalement, la position définitive est un compromis : une « obligation non contraignante », annonce le président du groupe, Guillaume Gontard. En bref, cela consiste à « informer chaque personnel soignant de la vaccination. S’ils refusent, ils doivent faire des tests deux fois par semaine comme en Suisse », développe le sénateur de l’Isère qui priorise toujours la « pédagogie » et une communication efficace auprès des « jeunes » plutôt que des mesures contraignantes. Même chose sur le pass sanitaire. Les écolos souhaitent s’en tenir « aux grands événements ». « Il ne faut surtout pas monter les uns contre les autres les vaccinés et les non vaccinés », prévient Guillaume Gontard.

Chez les communistes, la position n’est pas encore arrêtée. « Attendons le texte du gouvernement qui est déjà au Conseil d’Etat. Nous aurons également un échange avec le groupe communiste de l’Assemblée nationale. Discussions en cours… », fait savoir un sénateur du groupe. Quant aux Indépendants, menés par Claude Malhuret, ils sont favorables à tout : vaccination obligatoire pour tous « sans attendre septembre » et pass sanitaire.

Du côté de la majorité présidentielle, le président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale, Patrick Mignola, s’est prononcé en faveur d’une vaccination obligatoire de tous les « professionnels les plus exposés » et en particulier des soignants, dans la matinale de Public Sénat ce mardi matin. « Les soignants qui ne souhaitent pas se faire vacciner, dans ce cas-là, ne viennent pas travailler », exhorte-t-il.

Partager cet article

Dans la même thématique

Vaccination obligatoire des soignants : les principaux groupes politiques du Sénat répondent favorablement à Jean Castex
3min

Politique

Parlement européen : « la droite traditionnelle pro-européenne joue avec l’extrême droite » pour Javier Moreno Sanchez   

« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais.   « C’est un peu tard mais elle commence à réagir »   Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause.     Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ».  « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste »   Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ».    Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici  

Le

Avis d’arret de travail Illustration
9min

Politique

Report de congés pour cause d’arrêt maladie : la délégation aux entreprises du Sénat saisit Sébastien Lecornu face à une décision « terrible » pour les PME

« Je saisis par courrier le premier ministre pour qu’une action au sommet de l’Etat soit engagée dans les plus brefs délais auprès des instances européennes », annonce à publicsenat.fr le président de la délégation aux entreprises du Sénat, le sénateur LR Olivier Rietmann, alors qu’un salarié malade pendant ses vacances pourra reporter ses congés, selon une décision de la Cour de cassation.

Le