Vaccination obligatoire pour les salariés : « On peut l’imaginer », selon Philippe Martinez
Invité de la matinale de Public Sénat, « Bonjour chez vous », le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez ne s’est pas montré hostile à la vaccination obligatoire des salariés quand les doses seront suffisantes pour l’ensemble de la population. Mais il met en garde contre une toute nouvelle forme de discrimination.
Par Public Sénat
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La vaccination contre le covid-19 devrait s’ouvrir dans quelques semaines au moins de 65 ans et pourrait de ce fait concerner les salariés. Dans la matinale de Public Sénat, ce lundi, le leader de la CGT, Philipe Martinez ne s’est pas montré hostile à ce qu’elle se fasse en entreprise. « Le problème, c’est qu’on a cassé la médecine du travail donc il y a beaucoup moins de personnels soignants dans les entreprises […] Et il faut que cette vaccination ne donne pas lieu à des discriminations. Donc, il faut le secret médical. On peut imaginer certains employeurs qui disent : pas de vaccination, pas de travail » met-il en garde.
Le leader de la CGT ne s’est pas montré non plus défavorable à l’idée d’un passeport vaccinal, lorsque les doses seront accessibles à tous. A ce moment-là, la question de la vaccination obligatoire pour les salariés se posera ? « On peut l’imaginer si les scientifiques et les médecins le considèrent, ça peut faire partie des vaccins obligatoires comme d’autres vaccins, on le fait pour les enfants » a répondu le syndicaliste. En conclusion, Philippe Martinez estime que son rôle est de « veiller à ce que les salariés soient protégés dans l’entreprise. Et le vaccin fait partie de cette protection, mais avec les réserves que je viens de vous dire : pas de discrimination ».
Sanofi : Philippe Martinez demande le conditionnement des aides publiques
En difficulté dans la production de vaccins contre le covid-19, le laboratoire Sanofi va en plus supprimer plusieurs centaines de postes dans la recherche en France. Pour le leader syndical, « il y a un vrai problème, le ministre de l’Economie devrait taper un peu plus sur la table. C’est une entreprise d’intérêt public. (Il faudrait) conditionner les aides […] On ne peut pas donner de l’argent à une entreprise qui non seulement licencie et qui en plus n’est pas à la hauteur en matière de recherche et de développement d’un vaccin dont on a besoin aujourd’hui ».
« On renégocie mais pour améliorer l’indemnisation du chômage »
Mise à mal par la crise économique, la réforme de l’assurance chômage, promesse d’Emmanuel Macron, a contraint le gouvernement à reporter son application, actuellement prévue au 1er avril.
Philippe Martinez a rappelé que des concertations avaient cours entre la ministre du Travail, Élisabeth Borne et les différents dirigeants syndicaux. « Pour l’instant ce que nous comprenons, c’est que vu que la pandémie se poursuit, il risque d’y avoir un nouveau décalage (de la mise en application de la réforme). Nous, ce que nous disons, c’est qu’il faut l’arrêter cette réforme, y compris la partie qui est déjà en vigueur » a-t-il plaidé.
Alors que le chômage devait continuer d’augmenter en 2021, le gouvernement a proposé des aménagements sur les quatre grands paramètres contestés de la réforme : conditions d’ouverture des droits, mode de calcul de l’indemnisation, dégressivité de l’allocation et « bonus-malus » sur les cotisations des entreprises.
Pour mémoire, décidée en 2019, la réforme visait à réaliser 1 à 1,3 milliard d’économies par an, notamment en durcissant les règles d’indemnisation et en taxant le recours abusif aux contrats courts.
« Tous les syndicats disent : stop (à la réforme). On renégocie mais pour améliorer l’indemnisation du chômage. On cible les chômeurs comme des privilégiés. Vous connaissez beaucoup de jeunes qui sortent de la fac et qui disent : moi ce que je veux, c’est être chômeur ? Moi, je n’en connais pas. J’insiste sur les jeunes parce qu’aujourd’hui quand on sort de l’école, on a droit à rien et chercher du boulot ça coûte cher. Ce sont des pistes sur lesquelles nous voulons travailler », a développé Philippe Martinez avant de juger que le président de la République était « très doctrinaire » sur ces questions. « Il n’a pas trop les pieds sur terre ».
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