« Nous sommes en retard, dans une Europe qui elle-même est à la peine face au Royaume-Uni, à Israël ou aux Etats-Unis », dénonce Boris Vallaud. Le député socialiste des Landes fait un constat sévère sur la manière dont se déroule la campagne vaccinale en France.
L’élu de gauche considère qu’elle avance par à-coups, alors qu’elle devrait être menée avec « constance » : « Je vois qu’il y a eu une grande campagne ce week-end mais cette semaine, les médecins généralistes ne peuvent pas commander de doses et ils ne pourront reprendre la vaccination que le 15 mars. » Cette semaine en effet, les doses sont réservées aux pharmaciens, auxquels on permet désormais d’administrer les vaccins contre la covid-19.
En décembre, le gouvernement avait annoncé que 14 millions de personnes seraient vaccinées d’ici le printemps. Pour l’instant, ce sont près de 3,8 millions de Français qui ont reçu leur première injection. Pour le porte-parole du PS, ce retard ne s’explique pas par les réticences du corps médical. « C’est important qu’il donne l’exemple », explique Boris Vallaud, « mais il ne faut pas l’obliger. Les soignants ne représentent pas l’essentiel du retard. »
Vaccination : « On ne comprend pas toujours sur quoi le gouvernement fonde ses décisions »
Pas d’explication concernant les différences entre départements
Le député des Landes s’interroge davantage sur les écarts de vaccination constatés entre départements : « D’un département à l’autre, il y a des différences dans le nombre de personnes vaccinées, qui ne s’expliquent pas par l’incidence de la maladie, ni par la part des plus de 75 ans. »
L’élu socialiste déclare qu’aucune explication n’a été donnée à ce sujet, suite à la lettre envoyée au Premier ministre par la députée PS Valérie Rabault la semaine dernière. Boris Vallaud entend interpeller à nouveau le gouvernement lors d’un débat sur la campagne vaccinale à l’Assemblée nationale : « Une bonne compréhension des mesures prises est nécessaire à l’adhésion du public et c’est vrai qu’on ne comprend pas toujours sur quoi le gouvernement fonde ses décisions. »
Le député PS invite également à se questionner au sujet du pass vaccinal. Il différencie son usage pour les voyages à l’étranger, qu’il considère justifié dans la mesure où « beaucoup de nos partenaires le mettent en place », de son recours pour accéder aux restaurants et autres lieux publics en France. « Là, c’est autre chose, parce qu’il faudrait que chacun ait pu être vacciné », met-il en garde.
Vaccination : Boris Vallaud plaide pour une « régionalisation des réponses »
« Donner des perspectives »
Par ailleurs, le porte-parole du PS indique que son parti plaide pour « différencier les réponses en fonction de la situation sanitaire des régions, en prévoyant des allègements quand c’est possible ».
Cependant, Boris Vallaud appelle avant tout le gouvernement, à l’exemple du Premier ministre britannique qui a fixé un calendrier de réouverture des lieux publics, à « donner des perspectives » aux Français. En France, le gouvernement « annonce souvent des dates, puis il dit qu’on croise les doigts. On ne peut pas fonder une politique sur le fait de croiser les doigts », fustige le député des Landes. La semaine dernière, le porte-parole du gouvernement a annoncé un possible retour « à la vie normale » à la mi-avril.