« Nous ne voulons pas gâcher quelque dose que ce soit », donc « à partir de mercredi 12, vous pourrez regarder la veille sur le site s’il y a des doses disponibles le lendemain à l’endroit où vous êtes et des rendez-vous qui ne sont pas pris ». Ces rendez-vous disponibles seront ouverts « sans limite d’âge » pour les personnes majeures, a expliqué jeudi le chef de l’Etat en inaugurant le premier grand vaccinodrome parisien, Porte de Versailles à Paris.
Assez exceptionnel pour être relevé, sur Twitter, le chef de l’Etat se réfère pour la première fois au site internet « vite ma dose ». Un site « non officiel », créé par un data scientist de 25 ans, Guillaume Rozier, auteur auparavant de CovidTracker. En intégrant les données de Doctolib, Keldoc, Maiia, Ordoclic et Mapharma, « vite ma dose », permet la recherche instantanée de créneaux de vaccination disponibles au plus près de chez vous.
« Merci aux dizaines de bénévoles qui ont rendu la création de cette plateforme possible » a tweeté Guillaume Rozier dans la foulée de l’annonce présidentielle.
Emmanuel Macron s’inspire « d’une initiative territoriale »
« Certains pourraient dire que ce n’est pas sérieux que c’est le travail du ministère de la Santé ou des ARS de permettre un référencement rapide des créneaux de vaccination. Mais on voit bien que l’Etat n’est pas capable d’organiser la vaccination au dernier kilomètre. Ce qu’annonce Emmanuel Macron, c’est ce que font déjà certains élus locaux qui passent des dizaines de coups de fil à 18h pour proposer les dernières doses de vaccins avant qu’elles ne soient perdues. Grâce à ce site, Emmanuel Macron peut s’inspirer d’une initiative territoriale », s’amuse la sénatrice centriste, présidente de la délégation aux collectivités locales du Sénat, Françoise Gatel.
« Quand on auditionne les associations d’élus, on a la confirmation qu’en termes de logistique, l’Etat n’a pas été à la hauteur. Il y a encore une forte inégalité des distributions de vaccins en fonction des territoires. La mission première de l’Etat, c’est d’organiser une stratégie fine de la vaccination dans les territoires. Or ce n’est pas le cas, c’est à croire qu’en France, il n’y a pas de services publics. Donc, je crains, là encore, un effet d’annonces », appuie la sénatrice communiste, Laurence Cohen.
« Il n’y a pas eu de gâchis, toutes les doses ont été utilisées dans les centres », a assuré Emmanuel Macron qui veut toutefois « optimiser et être sûr que toutes les doses sont pleinement utilisées ».
Quant aux plus de 50 ans, la date d’ouverture de la vaccination a été avancée de 5 jours, le 10 mai. Ils pourront prendre rendez-vous dès ce vendredi.
« C’est très bien de faire en sorte qu’aucune dose ne soit stockée ou perdue. Et s’il y a des doses, il faut les utiliser le plus vite possible », se félicite le président du groupe LREM du Sénat, François Patriat.
L’accélération du calendrier est demandée depuis plusieurs semaines par les élus locaux. « Depuis fin janvier, je demande que l’on puisse ouvrir la vaccination aux enseignants, à toutes les professions en première ligne, et plus largement, je crois qu’il faut débrider la question de l’âge », avait souligné fin avril sur France Info, la maire PS de Paris, Anne Hidalgo.
« Ouvrir la vaccination à tous va entraîner une concurrence et stimuler les envies »
Pour le vice-président LR de la commission des affaires sociales du Sénat, René-Paul Savary, « cette annonce du chef de l’Etat, c’est de la com. Parce que ça existe déjà. Il faut maintenant ouvrir la vaccination véritablement à tous. La réticence est de plus en plus grande dans la population vis-à-vis notamment de l’AstraZeneca. Ouvrir la vaccination à tous va entraîner une concurrence et stimuler les envies » estime-t-il.