Vaccins obligatoires: feu vert des députés en commission

Vaccins obligatoires: feu vert des députés en commission

Les députés ont voté mercredi en commission l'extension des obligations vaccinales pour les jeunes enfants, après un vif débat,...
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Les députés ont voté mercredi en commission l'extension des obligations vaccinales pour les jeunes enfants, après un vif débat, certains élus, dont la LREM Blandine Brocard, mettant en avant le risque de renforcer la "défiance" des Français.

La mesure, prévue dans le cadre du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2018, prévoit de porter à onze le nombre de vaccins obligatoires à partir du 1er janvier, contre trois actuellement. Elle devra être revotée dans l'hémicycle, comme c'est d'usage pour les budgets.

Le sujet a suscité nombre d'interventions en commission des Affaires sociales, où la majorité des députés est intervenue en défense, comme Marie Tamarelle-Verhaeghe (LREM), médecin de profession, qui a pointé "un enjeu majeur de santé publique".

Mais sa collègue LREM Blandine Brocard (Rhône) a notamment défendu mordicus, en vain, un amendement de suppression. Tout en assurant être "pro-vaccination", elle a jugé que "le calendrier ne permet pas effectivement de poser un débat serein" compte tenu d'une "véritable défiance des Français", évoquant des études sur "une possibilité de liens entre la vaccination et des pathologies".

Cette juriste avait, début octobre, demandé publiquement un "moratoire" sur la mesure, lors d'une initiative avec des élus d'autres groupes. Cela lui avait valu un ferme rappel aux règles de prise de parole par le président de son groupe Richard Ferrand.

Le communiste Pierre Dharréville, pas non plus "anti-vaccins", a aussi défendu un amendement de suppression, s'interrogeant sur "la maîtrise de la puissance publique sur la distribution des vaccins face aux laboratoires pharmaceutiques", et jugeant qu'il n'y avait "pas de réponse satisfaisante sur les adjuvants aluminiques".

Le rapporteur, Olivier Véran (LREM), a répondu que "le temps de la concertation" avait eu lieu, et défendu "une mesure de prévention de santé publique" alors que la couverture vaccinale s'est "amoindrie" en France.

"Donnons-nous plus de temps (...) et comptons les personnes qui tombent des suites de maladies infectieuses", a grincé ce neurologue hospitalier, appelant aussi à "sortir du mythe des puissants lobbies qui nous guideraient".

"Stop à la désinformation", a martelé le chef de file LREM Thomas Mesnier, urgentiste, jugeant "malheureux de devoir rappeler" qu'en juin, une fille de 16 ans est morte de la rougeole, "ce qui est impensable en France en 2017".

Sur ce "sujet très conflictuel", Jean-Pierre Door (LR) a estimé que "plus on alimente le débat, plus on alimente le déni de la vaccination".

Sébastien Chenu (FN) a par ailleurs suscité de vives protestations en s'interrogeant sur la réapparition de certaines maladies, notamment dans les banlieues, et en faisant un lien avec la politique migratoire. Olivier Véran l'a accusé de vouloir "faire le buzz avec des +fake news+" et d'être "un vaccin non atténué contre l'extrême droite".

Les députés avaient auparavant voté sans modification l'alignement des conditions de ressources et montants de la Prestation d'accueil du jeune enfant (Paje) sur ceux plus bas du Complément familial, ou la revalorisation -prévue par décret- de l'allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa).

Dans la soirée, ils ont achevé l'examen du texte, après avoir notamment adopté les mesures visant à développer la télémédecine.

Ils ont aussi prévu un rapport sur l'accès aux soins des personnes en situation de handicap et de précarité, à l'initiative d'élus de divers bords. Via un amendement porté par les socialistes de Nouvelle Gauche, un autre rapport a été demandé sur l'intégration de l'aide médicale d'Etat (AME) dans l'assurance maladie, mesure pour laquelle plaidait aussi Thomas Mesnier.

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