Manuel Valls, finaliste de la primaire organisée par le PS, a posé lundi les thématiques de l'affrontement de l'entre-deux tours avec Benoît Hamon, en attaquant sur le temps de travail et le "revenu universel" promu par son rival.
"Le travail reste le meilleur moyen de l'émancipation, à condition que ce soit un travail rémunéré", a déclaré l'ancien Premier ministre au micro de RTL.
"Il faut être fort en regardant la réalité dans les yeux, pas en imaginant je ne sais quelle mesure qui ne sera pas opérationnelle et qui par ailleurs ruinerait le pays. 350 ou 400 milliards d'euros, c'est plus d'impôt, plus de déficit, plus de dette", a-t-il fustigé en référence au revenu universel proposé par M. Hamon, arrivé en tête du premier tour.
Dates clés de la carrière politique de Manuel Valls, arrivé deuxième du premier tour de la primaire organisée par le Parti socialiste pour la présidentielle
AFP
Manuel Valls propose un revenu décent sous conditions de ressources, et étendu aux 18-25 ans, issu de "la fusion des 10 minima sociaux", qui pourrait aller jusqu'à 800 euros pour une personne seule. L'ancien pensionnaire de Matignon avait annoncé en décembre un coût de 30 milliards d'euros pour cette mesure, avant d'évoquer plutôt "8 milliards" d'euros à la mi-janvier.
Benoît Hamon propose un revenu universel progressivement instauré sur une durée excédant un quinquennat. Le RSA serait d'abord augmenté de 10%, à 600 euros mensuels, et un revenu d'existence versé aux jeunes entre 18 et 25 ans, pour un coût estimé entre 45 et 48 milliards d'euros. Une "conférence citoyenne" fixerait ensuite le périmètre et le calendrier de la généralisation de cette réforme.
Manuel Valls est également revenu sur le temps de travail, critiquant les "32 heures" proposées selon lui par son concurrent. "Est-ce que c'est cette conception de la société que nous voulons? Je ne le pense pas", a-t-il dénoncé.
"Je ne prétends pas passer la durée légale de 35 heures à 32 heures, j'encouragerai des formes de réduction du temps de travail, par des primes au temps partiel (...) sous la forme de baisses de charges", avait déclaré M. Hamon en décembre.
Invité ce mercredi 7 juin de la matinale de Public Sénat, Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, annonce qu’il ne participera plus aux travaux parlementaires initiés par la présidente de l’Assemblée nationale, notamment sur la réforme des institutions, si celle-ci prononce, comme annoncée, l’irrecevabilité des amendements d’abrogation de la retraite à 64 ans.
Ce mardi 6 juin, le Sénat a démarré l’examen du projet de loi d’orientation et de programmation de la Justice pour la période 2023-2027. Les sénateurs ont voté les premiers articles sur la hausse des moyens budgétaires alloués à l’institution judiciaire et l’habilitation donnée au gouvernement à réformer le code de procédure pénale.
Alors que les opposants à la réforme des retraites sont dans la rue pour une quatorzième journée, c’est « la der des ders, le chant du cygne », selon le président du groupe LR, Bruno Retailleau. « On sait que la manifestation ne fera pas bouger le gouvernement », reconnaît le président du groupe PS, Patrick Kanner, mais « le combat continue ». Le communiste Fabien Gay évoque des mobilisations « de façon différente » durant « l’été », puis « à la rentrée », avec l’ensemble de la question sociale.
Les 13 et 14 juin, deux secrétaires d’Etat ainsi que l’ancien directeur des opérations de l’USEPPM, l’une des deux principales associations mises en cause dans l’affaire du fonds Marianne, passeront sur le gril de la commission d’enquête du Sénat.