Manuel Valls a pris les devants, ce matin, en annonçant qu’il serait « candidat de la majorité présidentielle » pour les législatives. L’entourage d’Emmanuel Macron rappelle à l’ancien Premier ministre n’est pas (encore) investi par « La République en marche ».
Valls en Marche forcée pour les législatives
Manuel Valls a pris les devants, ce matin, en annonçant qu’il serait « candidat de la majorité présidentielle » pour les législatives. L’entourage d’Emmanuel Macron rappelle à l’ancien Premier ministre n’est pas (encore) investi par « La République en marche ».
On s’en doutait, c’est désormais confirmé. Manuel Valls brigue l’étiquette « La République en marche » pour sa candidature à l’élection législative dans la première circonscription de l'Essonne. «Parce que je suis un républicain, parce que je suis un homme de gauche, parce que je reste socialiste, parce que je ne vais pas renier 30 ans d'engagement de vie politique, parce que j'ai aussi exercé les responsabilités, parce que je sais que gouverner la France est difficile... Je ne suis pas en embuscade, je veux la réussite d'Emmanuel Macron» a commencé à justifier l’ancien Premier ministre invité d’RTL ce matin, avant de lâcher la nouvelle : « Je serai candidat de la majorité présidentielle et je souhaite m'inscrire dans ce mouvement qui est le sien, La République en marche ».
Problème. L’ancien Premier ministre n’est pas passé par la voie officielle du mouvement« La République en marche » pour faire acte de candidature. Un « oubli » instantanément brocardé par les proches d’Emmanuel Macron. « La bannière sur laquelle les candidats aux législatives iront s'appelle la République en marche (...) la procédure est la même pour tout le monde, il lui reste 24 heures » lui a rappelé sur Europe 1, Benjamin Griveaux, porte-parole « d'En Marche! ». « Soutien ne vaut pas investiture » confirme Jean-Paul Delevoye, président de la commission nationale d’investiture. « Nous allons vérifier s’il a déposé sa candidature ou non. La règle s’applique à tous y compris pour M. Valls. Nous avons déjà arrêté, d’ailleurs, sur la circonscription de Manuel Valls, une candidate » a-t-il ajouté en prévenant que si Manuel Valls ne passe pas par la voie définie par le mouvement « il aura une candidate ou un candidat en face de lui ».
Christophe Castaner, porte-parole d’Emmanuel Macron durant la campagne est, lui, plus optimiste sur le cas Manuel Valls. « Je pense qu'il a des chances. Emmanuel Macron s'est prononcé la semaine dernière en particulier sur le cas de Manuel Valls, Manuel a décidé de faire un choix, celui de quitter le Parti socialiste, d'assumer une transgression dans sa propre histoire (...) et c'est légitime que nous l'entendions et que nous l'écoutions » a-t-il déclaré.
Au Parti socialiste, c’est peu dire que l’annonce de Manuel Valls a crée des remous, le jour même où le bureau national du parti doit définir sa plateforme programmatique pour les législatives. En effet, du côté de « La République en marche », Richard Ferrand a précisé, hier, « que le rattachement administratif » était certes « incontournable », mais que les élus pouvaient néanmoins conserver leur carte d'adhérent au Parti socialiste ou chez Les Républicains par exemple. Au PS, la possibilité d’une double étiquette des candidats a été rejetée. Le Premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis a souligné mardi qu'il était « impossible » à Manuel Valls d'avoir à la fois sa carte d'adhérent au PS et de briguer l'investiture La République en marche. D’autant plus qu’en déclarant, ce matin que le Parti socialiste était « mort », Manuel Valls se pose clairement dans une stratégie d’alliance avec la future majorité présidentielle. Un choix en opposition avec la ligne de Benoît Hamon et ses proches. Alexis Bachelay, soutien de Benoît Hamon, a acté, ce mardi, le départ de Manuel Valls du PS, affirmant qu’il s'en allait « pour des raisons de carrière et d'opportunisme ».
Dans le cadre de l’émission spéciale « Emmanuel Macron - Les défis de la France », le président de la République a répondu, pendant trois heures, à plusieurs personnalités sur l’actualité nationale et internationale, sur TF1. Il s’est prononcé pour la tenue d’« une consultation multiple, c’est-à-dire plusieurs référendums, dans les mois qui viennent », sur des sujets qui restent à déterminer. Sur la situation à Gaza, il a estimé que « ce que fait aujourd’hui le gouvernement de Benyamin Netanyahou est inacceptable ».
A deux semaines du vote des militants, le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, qui ambitionne de détrôner Olivier Faure de la tête du PS, a présenté avec sa « dream team » les « 100 premier jours » de son action, s’il remporte le congrès du parti. Avec une ambition : ne pas être « une gauche fantasmée », explique François Kalfon, mais plutôt « une gauche qui veut traiter les problèmes du réel ».
Ce mardi, TF1 Info publie un sondage réalisé par l’Ifop, sur les attentes des Français avant le grand rendez-vous donné par Emmanuel Macron ce soir. Si tous les regards sont tournés vers un potentiel référendum, les sondés s’intéressent en particulier à l’état des finances publiques, de l’insécurité en France, ou encore de la situation des services publics.
Un an après les émeutes en Nouvelle-Calédonie, l’avenir institutionnel de l’Archipel s’inscrit en pointillé après l’échec des négociations la semaine dernière entre indépendantistes et non-indépendantistes sous l’égide de Manuel Valls. Le ministre des Outre-mer rendra compte de la situation au Sénat mercredi 21 mai, auprès du « groupe de contact » mis en place par Gérard Larcher.