L'ancien Premier ministre Manuel Valls s'en est pris mardi à ses anciens camarades socialistes, qui, dans un "réflexe pavlovien", ont formé avec la France insoumise un recours contre les ordonnances pour réformer le code du travail.
"Je suis toujours étonné par le goût du sang (...) -déjà c'est l'échec!- (...) et par le réflexe pavlovien de l'opposition. Allez ! ceux qui ont gouverné hier oublient. On signe des recours au Conseil constitutionnel avec la France insoumise et son leader (Jean-Luc Mélenchon, NDLR), qui il y a encore quelques mois accusaient le Premier ministre Bernard Cazeneuve d'être un assassin", a raillé le député de l'Essonne sur France Inter.
"On va peut-être pour certains aller manifester avec la CGT dans quelques jours, oubliant ce qu'il s'est passé il y a un an au moment de la présentation de la loi travail", a-t-il poursuivi.
Les députés LFI, communistes et socialistes ont annoncé début août avoir déposé un recours devant le Conseil constitutionnel contre le projet de loi habilitant le gouvernement à réformer le Code du travail par ordonnances.
M. Valls a également ironisé sur les réflexions qui agitent le PS sur un éventuel changement de nom du parti. "Quand je portais ces questions là j'étais cloué au pilori. J'étais pratiquement exclu ! excommunié !", s'est-il souvenu.
L'ex Premier ministre, qui a quitté le PS et siège avec les députés de la République en marche, a souligné que "(son) action, (sa) parole, (ses) propositions" avaient "comme seul objectif d'aider le président de la République et sa majorité à réussir".
Il a notamment estimé que les trois sujets prioritaires pour le gouvernement sont la lutte contre le terrorisme, la compétitivité des entreprises et le "contrat social" passé entre les Français.
"Il faut que les Français -c'est peut être ce qui explique les difficultés d'aujourd'hui- sachent où on va. Quelle est la part de l'effort ? Donc c'est un contrat social, pour lutter contre les inégalités. Pour davantage de justice sociale (...) Oui la CSG ça avait été annoncé (..) et en même temps il faut mettre en œuvre la suppression de la taxe d'habitation ou des cotisations sociales et patronales", a-t-il expliqué.
M. Valls a aussi eu une pique pour le gouvernement, à propos de la baisse des aides au logement: "Tout le monde reconnait que l'annonce concernant la baisse des APL, de 5 euros, a été une maladresse, et comprise par beaucoup (...) comme une injustice".
"Vous le dites aussi ?", lui a-t-il été demandé. "Oui", a-t-il répondu.