Valls votera Macron: indignation dans le camp Hamon

Valls votera Macron: indignation dans le camp Hamon

Manuel Valls a franchi le pas mercredi en annonçant qu'il voterait dès le premier tour de la présidentielle pour Emmanuel Macron, une décision...
Public Sénat

Par Marc PREEL et Jérémy MAROT

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Manuel Valls a franchi le pas mercredi en annonçant qu'il voterait dès le premier tour de la présidentielle pour Emmanuel Macron, une décision qui a suscité un remerciement prudent du candidat d'En Marche! et l'indignation de son concurrent PS Benoît Hamon, qui a appelé à "sanctionner" l'ex-Premier ministre.

La presse de jeudi juge sévèrement ce ralliement de Valls à Macron, au mépris de son engagement de soutenir le vainqueur de la primaire socialiste, Benoît Hamon.

Après avoir "remercié" son ancien chef du gouvernement sur Europe 1, Emmanuel Macron, a assuré mercredi qu'il serait "le garant du renouvellement des visages, du renouvellement des pratiques". Et son équipe n'a pas tardé à réaffirmer qu'il "ne gouvernerait pas" avec M. Valls.

la galaxie d'Emmanuel Macron
Benoît Hamon le 28 mars 2017 à Berlin
AFP

L'ancien Premier ministre, qui a progressivement rompu avec la candidature de Benoît Hamon depuis la primaire socialiste fin janvier, a justifié sa défection par la volonté de "ne vouloir prendre aucun risque pour la République" face au niveau élevé de la candidate du Front national Marine Le Pen, promise à une qualification au second tour selon les sondages.

"Donc je voterai pour Emmanuel Macron. Je prends mes responsabilités", a-t-il affirmé sur BFMTV/RMC.

"L'intérêt supérieur du pays, l'intérêt supérieur de la France, va au-delà des règles d'un parti, d'une primaire et d'une commission", a fait valoir le finaliste défait de la primaire socialiste pour justifier le reniement de son engagement, signé de sa main, à soutenir le vainqueur de la primaire.

Après le ralliement de Jean-Yves Le Drian, c'est un nouveau soutien de poids pour Emmanuel Macron parmi les socialistes. Mais pas aussi chaudement désiré que celui du ministre de la Défense.

Emmanuel Macron lors d'une conrférence de presse le 28 mars 2017 à Paris
Emmanuel Macron lors d'une conrférence de presse le 28 mars 2017 à Paris
AFP

"Ce ne sont pas les décisions des uns et des autres qui détermineront la majorité présidentielle ni mon gouvernement", avait affirmé M. Macron dès mardi lors d'une conférence de presse.

Pour l'ancien ministre de l'Economie, ce soutien traduit le fait que "les primaires n'étaient pas en situation de regrouper l'ensemble de la gauche" et que "les sociaux-démocrates et les femmes et les hommes de gauche responsables sont prêts à s'inscrire dans une démarche qui est la mienne", a-t-il analysé mercredi.

- "Qui se ressemble, s'assemble" -

En baisse dans les sondages, autour de 10 à 11%, Benoît Hamon avait anticipé cette défection dès dimanche, en dénonçant à l'avance un "ralliement" en forme de tentative de "mise à mort".

A son QG mercredi, le candidat PS a lancé mercredi un "appel solennel" aux électeurs pour "sanctionner ceux qui se prêtent à ce jeu morbide".

Benoît Hamon, candidat PS à la présidentielle, le 29 mars 2017 à Lille
Benoît Hamon, candidat PS à la présidentielle, le 29 mars 2017 à Lille
AFP

"Je vous demande en même temps de tourner la page de cette vieille politique, de tourner le dos à ces politiciens qui ne croient plus en rien et qui vont là où le vent va, au mépris de toute conviction", a déclaré le candidat PS, en appelant à nouveau Jean-Luc Mélenchon et les communistes "à unir leurs forces aux siennes".

Ce dernier lui a sèchement opposé une fin de non-recevoir, décision qu'a déplorée M. Hamon.

C'est l'ancien ministre de l'Economie Arnaud Montebourg, candidat battu à la primaire socialiste rallié à M. Hamon, qui a signé l'attaque la plus virulente. "Chacun sait désormais ce que vaut un engagement signé sur l'honneur d'un homme comme Manuel Valls: rien. Ce que vaut un homme sans honneur", a-t-il tweeté.

"Je pense que quand on ne respecte pas la parole donnée –et je pense à (ce qu'a fait) Macron avec le président de la République ou à Valls– quand les idées passent au second plan (...) eh bien on se ressemble et on s’assemble", a commenté la maire de Lille Martine Aubry, en meeting à Lille avec M. Hamon.

"Ce n'est pas un ralliement. C'est une prise de position responsable", s'est défendu M. Valls, en précisant qu'il ne participerait pas à la campagne Macron.

Son prédécesseur à Matignon, Jean-Marc Ayrault, a assuré qu'il ne fallait pas compter sur lui pour "rajouter de la division à la division". "Viendra le moment du vote à l'élection présidentielle, je prendrai mes responsabilités", a-t-il ajouté, sans préciser son propos.

Le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis, critiqué pour l'absence de sanctions contre les socialistes soutenant Macron, a appelé "au calme", en se disant "triste" et en refusant"toute Saint-Barthélémy socialiste" à l'égard "des manques individuels de certaines de ses personnalités".

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