Jean-Luc Mélenchon s'est agacé jeudi du "doute" que selon lui les journalistes "essaient d'étendre sur (lui)" en l'interrogeant systématiquement sur la Syrie et le Venezuela, assurant ne soutenir "aucune dictature".
"Ca suffit, cette espèce de doute que vous essayez d'étendre sur moi", a déclaré le candidat de La France insoumise au micro de BFMTV/RMC, pressé de questions sur sa condamnation du régime syrien et du dirigeant vénézuélien Nicolas Maduro.
"Vous ne m'interrogez pas sur Bahreïn ? Sur le Yémen (...), vous avez vos prédilections", a estimé le candidat, "expliquez-moi pourquoi vous et vos collègues dans tous les pays passez votre temps à interpeller les hommes comme moi, de ma famille politique, sur le Venezuela et Cuba ? Pourquoi vous ne parlez jamais du Yémen ?".
"Je ne soutiens aucune dictature, nulle part dans le monde je n'ai soutenu un dictateur", a insisté M. Mélenchon se présentant comme "l'homme qui a des décorations pour avoir aidé des gens à sortir de prison sous les dictatures".
A propos du Venezuela, il a expliqué en avoir beaucoup parlé à une époque car il s'intéressait à la manière dont Hugo Chavez avait, selon lui, mis en place "un gouvernement qui partageait la rente pétrolière avec le peuple et avec les pauvres".
"Si bien que des millions de gens ont été sortis de la pauvreté", a-t-il poursuivi, évoquant "un contraste absolument saisissant et fécond entre le partage de la richesse pétrolière au Venezuela et l'accaparation de cette même richesse au Qatar ou en Arabie saoudite où les pauvres gens n'ont accès à rien".
Comparant les manifestations en cours au Venezuela à celles contre la loi El-Khomri de début 2016, il a refusé de demander le départ du M. Maduro.
Quant à la Syrie, M. Mélenchon a regretté que les Russes, même s'"ils devaient avoir leurs raisons", aient opposé leur veto à la résolution de l'ONU demandant une enquête sur l'attaque à l'arme chimique du 4 avril à Khan Cheikhoun.
"Je demande l'application de la convention contre les armes chimiques. L'enquête, je demande qu'elle soit menée par l'organisme international sous contrôle de l'ONU car ses diagnostics n'ont jamais été contestés jusqu'à ce jour", a-t-il développé.
"Que ceux qui craignent cette enquête ne nous fassent pas perdre de temps avec des manoeuvres dilatoires", a ajouté le candidat.